Stockholm (awp/afp) - La compagnie aérienne scandinave SAS, qui a déjà annoncé supprimer 40% de ses effectifs et lancé un plan de sauvetage face à la crise du coronavirus, a annoncé jeudi une très lourde perte annuelle. Le transporteur a estimé que des niveaux "plus normaux" de trafic devraient sans doute attendre 2022.

Pour son exercice annuel clos en octobre, le transporteur a essuyé une perte nette de près de 9,3 milliards de couronnes suédoises (plus de 970 millions de francs suisses), contre un bénéfice de 621 millions de couronnes l'année dernière. Dans le même temps, le chiffre d'affaires a été divisé par plus de deux, à 20,5 milliards.

"Nous pensons toujours que la phase de redécollage du secteur aérien va durer jusqu'en 2022 avant que la demande n'atteigne des niveaux plus normaux, avec un retour aux niveaux pré-Covid-19 encore quelques années plus tard", écrit la compagnie dans son rapport annuel.

Pour l'exercice décalé 2020/21, la compagnie reste très prudente et le premier trimestre s'annonce déjà mauvais. "Même si nous sommes encouragés par les progrès récents liés au développement et à la distribution des vaccins contre le Covid-19, la demande reste incertaine et il est impossible de donner des indications sur les résultats financiers attendus pour l'exercice à venir", prévient-elle.

Si la demande s'est "lentement" améliorée au cours de l'été, la recrudescence du nombre de cas de Covid-19 enregistrés depuis la rentrée a contraint de nombreux Etats à rétablir des restrictions, plombant à nouveau le trafic. Pour son dernier trimestre (août-octobre), le transporteur a essuyé une nouvelle perte nette de plus de 2,5 milliards de couronnes, contre un bénéfice de 861 millions un an plus tôt. Le chiffre d'affaires a lui été divisé par dix, à 3 milliards.

Pour survivre, SAS a déjà supprimé 5000 postes au printemps, un plan social désormais achevé représentant 40% de ses effectifs.

Après avoir obtenu une première ligne de crédit de 3,3 milliards de couronnes en mai, la compagnie avait également dû lancer en août un plan de recapitalisation convenu avec ses principaux actionnaires - dont la Suède et le Danemark.

Reposant principalement sur des conversions de titres de dette en actions, il s'était traduit par une montée au capital des Etats suédois et danois. Ceux-ci possèdent désormais chacun 21,8% de SAS, contre 14,8% et 14,2% respectivement avant la crise. Plusieurs autres gouvernements européens ont volé au secours de leurs compagnies historiques, comme Paris avec Air France ou Berlin avec Lufthansa et Berne avec Swiss, la filiale du géant allemand.

afp/vj