Ryad (awp/afp) - La compagnie pétrolière Saudi Aramco a annoncé jeudi avoir levé 6 milliards de dollars (près de 5,5 milliards de francs suisses) via une première émission d'obligations islamiques, afin d'assurer le versement d'importants dividendes.

Ces obligations, appelés sukuk et dont l'émission se fait en suivant des règles religieuses précises, ont été émises en trois tranches, à échéance de trois, cinq et dix ans, a précisé le groupe dans un communiqué.

Cette opération intervient alors que le groupe a déjà réalisé deux émissions de dette, sous forme classique, de 12 milliards de dollars en 2019 puis de 8 milliards de dollars en novembre dernier.

Le géant pétrolier compte ainsi financer une partie du versement de l'imposant dividende annuel promis aux actionnaires, d'un montant total de 75 milliards de dollars, selon une source proche du gouvernement saoudien, principal actionnaire d'Aramco.

Véritable corne d'abondance financière du royaume, le groupe s'était engagé à assurer un tel niveau de dividendes afin de susciter de l'intérêt pour son introduction en Bourse, réalisée en décembre 2019 à Riyad.

Mais les finances d'Aramco ont fortement souffert de la chute de la consommation de pétrole provoquée l'année dernière par la pandémie de coronavirus, avant de voir son chiffre d'affaires repartir au premier trimestre de cette année, avec une hausse de 30% sur un an, grâce à la remontée des prix.

Néanmoins, le flux de trésorerie libre généré n'a pas été suffisant pour remplir son engagement à verser 18,75 milliards de dollars de dividendes sur les trois premiers mois de l'année.

Aramco cherche à lever de l'argent frais afin d'assurer ses versements, alors que le budget du gouvernement voit son déficit se creuser, dans un contexte de très fort investissement dans le Royaume, afin de diversifier une économie qui repose jusqu'ici très majoritairement sur le pétrole.

En avril, le groupe a trouvé un accord afin de vendre une participation minoritaire de 12,4 milliards de dollars au capital de sa nouvelle filiale gérant ses infrastructures d'oléoducs à un consortium emmené par le groupe américain EIG Global Energy Partners.

afp/buc