Ce projet d'IPO est suspendu aussi bien en ce qui concerne une cotation à Ryad que sur une place boursière étrangère.

L'Arabie saoudite s'est séparée des conseillers financiers travaillant sur cette opération car elle concentre désormais son attention sur un projet de prise d'une "participation stratégique" par Aramco au capital du groupe pétrochimique Saudi Basic Industries Corporation (Sabic), numéro quatre mondial de son secteur, ont dit deux sources.

"La décision d'annuler cette IPO a été prise il y a un certain temps mais personne ne peut l'avouer publiquement donc les déclarations vont progressivement dans ce sens: d'abord un report puis un abandon", a dit une source saoudienne informée du projet d'IPO.

Saudi Aramco n'a pas répondu dans l'immédiat aux demandes de Reuters adressées par courriel. Le palais royal saoudien n'a pas fait de commentaire dans l'immédiat.

Le projet de mise sur le marché de Saudi Aramco faisait partie du programme de réformes mené par le prince héritier Mohammed ben Salman, qui veut restructurer l'économie du royaume en vue de le rendre moins dépendant des revenus pétroliers.

Le prince avait annoncé en 2016 le projet de cession sur le marché d'environ 5% de Saudi Aramco - via une cotation aussi bien en Arabie saoudite qu'à l'international - disant alors que la transaction valorisait l'entreprise à au moins 2.000 milliards de dollars (1.726 milliards d'euros).

Certains experts du secteur avaient cependant assez rapidement remis en cause une valorisation aussi élevée, ce qui avait freiné le processes de préparation de l'introduction en Bourse d'Aramco.

Une armée de banques d'investissement et de cabinets d'avocats s'étaient mis sur les rangs pour espérer décrocher un rôle de conseil dans la transaction et ainsi se placer pour les autres privatisations envisagées par Ryad.

JPMorgan, Morgan Stanley et HSBC avaient été retenues comme coordonnatrices mondiales, les banques de niche Moelis & Co et Evercore comme conseillères indépendantes et le cabinet White & Case comme conseiller juridique, avaient dit à Reuters des sources.

"Le message que l'on nous a tranmis est que l'introduction en Bourse est, dans un avenir prévisible, annulée. Même la cotation locale a été annulée", a dit une des sources.

Des sources avaient précédemment dit à Reuters que, outre le niveau de valorisation, il y avait des divergences entre les responsables saoudiens et leurs conseillers sur le lieu de cotation pour la partie internationale de l'opération.

(Avec la contribution de Rania El Gamal et de Stephen Kalin; Bertrand Boucey et Benoît Van Overstraeten pour le service français)

par Clara Denina , Alex Lawler et Marwa Rashad