Le groupe, jusqu'ici réticent à dévoiler ses résultats financiers, a dû se plier à cet exercice afin d'obtenir une note publique de crédit et lancer sa première émission obligataire internationale destinée à lever environ dix milliards de dollars.

Des sources bancaires estiment qu'elle pourrait dépasser ce montant.

Cette émission marquera les débuts d'Aramco sur les marchés internationaux avant une introduction en Bourse (IPO) toujours prévue en 2021 au cours de laquelle le groupe compte lever 100 milliards de dollars.

L'émission servira en partie à financer l'acquisition de la part du fonds souverain saoudien PIF dans le groupe de pétrochimie Sabic pour un montant de 69,1 milliards de dollars, opération dont la finalisation est prévue en 2020.

SOLIDE TRÉSORERIE

L'Ebitda (bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciations et amortissement) d'Aramco s'est établi à 224 milliards de dollars en 2018, contre 81,8 milliards de dollars pour Apple, classé l'an dernier par le magazine Forbes, comme le premier groupe mondial en termes de bénéfices.

"La situation de Saudi Aramco en termes de liquidités est extrêmement solide", a déclaré Moody's, notant que le groupe dispose d'une trésorerie de 48,8 milliards de dollars, contre 27 milliards de dollars de dette.

"La dette dans le bilan de la société a été gérée de manière prudente", ajoute l'agence, notant qu'Aramco dispose de facilités bancaires à hauteur de 46,8 milliards de dollars, dont environ 25,5 milliards encore disponibles.

Les représentants d'Aramco rencontreront cette semaine des investisseurs en Asie, en Europe et aux Etats-Unis, selon un document publié par l'une des banques chargée de l'émission.

La tournée ne prévoit aucune étape au Moyen-Orient, signe que l'opération vise essentiellement les investisseurs internationaux.

"La société est extrêmement rentable, dispose d'un cash-flow disponible positif, d'un faible endettement et de solides réserves pour l'avenir, ce qui en fait un argument convaincant pour les investisseurs internationaux", a déclaré Parth Kikani, responsable pour le marché obligataire chez Emirates NBD Asset Management.

Le flux de trésorerie disponible du groupe à la fin 2018 s'élevait à 86 milliards de dollars.

Aramco a mandaté la banque Lazard comme conseiller financier pour son émission obligataire. JP Morgan et Morgan Stanley seront les coordinateurs mondiaux, tandis que Citigroup, Goldman Sachs, HSBC et NCB Capital seront les teneurs de livres de comptes.

(Claude Chendjou pour le service français, édité par Catherine Mallebay-Vacqueur)

par Davide Barbuscia et Rania El Gamal