Moscou (awp/afp) - La première banque russe, Sberbank, a vu son bénéfice net en 2022 s'effondrer de près de 80%, résultat selon son patron d'une "année extrêmement difficile" marquée par une pluie de sanctions internationales contre le secteur financier russe.

Le bénéfice net du groupe a atteint l'an passé 270,5 milliards de roubles (3,4 milliards de francs suisses), soit une baisse importante de 78,3% par rapport à 2021, a annoncé Sberbank dans un communiqué.

"L'année 2022 a été extrêmement difficile pour l'économie russe et le secteur bancaire russe", a déclaré le patron du groupe, Guerman Gref, cité dans le communiqué.

M. Gref a déploré "l'imposition de sanctions" internationales contre "les plus grandes entreprises, dont Sber", en représailles au lancement de l'offensive militaire du Kremlin en Ukraine.

Dans la foulée des premières sanctions visant sa filiale européenne, Sberbank avait annoncé début mars 2022 se retirer du marché européen. Fin mai, l'entreprise avait été exclue du réseau Swift.

Guerman Gref, ancien ministre du Développement économique lors des deux premiers mandats au pouvoir de Vladimir Poutine, est lui aussi visé par des sanctions.

Malgré un contexte "difficile", "notre modèle économique a une fois de plus passé le test d'endurance", a toutefois assuré jeudi M. Gref, dont le groupe va étudier le possible versement de dividendes à ses actionnaires pour ses résultats 2022.

Mi-janvier, Sberbank avait annoncé l'ouverture en 2023 de bureaux en Crimée, malgré les sanctions américaines et européennes visant cette péninsule ukrainienne annexée par la Russie en 2014.

Héritier des caisses d'épargne de l'époque tsariste, Sberbank revendique près de 107 millions de clients, en majorité en Russie mais aussi dans plusieurs pays d'ex-URSS et d'Europe orientale.

afp/buc