Zurich (awp) - Le fabricant d'ascenseurs et escaliers mécaniques Schindler a été à la peine sur les trois premiers mois de 2022, après avoir déjà souffert d'un ralentissement en fin d'année dernière. La direction a toutefois confirmé ses attentes pour l'ensemble de l'exercice, malgré un contexte international tendu.

"Nos résultats sont encore affectés par les problèmes accrus dans la chaîne de logistique, la pression inflationniste et la situation (sanitaire) en Chine", a expliqué le président et directeur général Silvio Napoli.

Au premier trimestre, les entrées de commandes - qui permettent d'anticiper l'activité future - ont certes augmenté de 7,7% à 3,16 milliards de francs suisses, mais le chiffre d'affaires n'a crû que de 1,2% à 2,63 milliards, a indiqué le groupe lucernois vendredi dans un communiqué. Hors effets de changes, la croissance a atteint 1,9%.

Les ventes ont accéléré dans la région Europe, Moyen-Orient et Afrique, ainsi qu'aux Amériques, tandis qu'elles ont baissé en Asie-Pacifique du fait des contraintes pandémiques en Chine.

Au niveau de la rentabilité, l'entreprise a vu son résultat d'exploitation chuter de 26,7% à 211 millions de francs suisses, pour une marge de 8%, en retrait de 3,1 points sur un an. Le bénéfice net a quant à lui plongé de 32,4% à 144 millions.

Ces chiffres sont supérieurs aux prévisions des analystes consultés par l'agence AWP.

Schindler avait déjà averti mi-février anticiper un net repli de sa rentabilité au premier semestre, de l'ordre de 20%.

Face à ces difficultés, le groupe va "amincir son portefeuille de produits" et augmenter ses prix "pour amortir l'inflation des coûts", a détaillé M. Napoli. Des mesures visant à améliorer l'efficience ont par ailleurs été appliquées dans l'ensemble de la société. La direction a aussi été mise à contribution, avec une réduction du nombre de postes de dirigeants.

L'entreprise table au deuxième trimestre sur une performance "similaire" à celle des trois premiers mois de l'année. Et pour l'ensemble de l'exercice, le groupe s'attend toujours à une croissance de 1% à 6% du chiffre d'affaires en monnaies locales.

Situation compliquée en Chine

Entretemps, les problèmes s'accumulent sur l'important marché chinois, qui représente 18% du chiffre d'affaires de la société. Le recul du marché immobilier s'accentue dans l'Empire du milieu, avec une baisse attendue d'au moins 15% cette année, contre -5% à -10% précédemment anticipés.

L'autre difficulté à laquelle se trouve confronté le groupe est la hausse du prix des matières premières, qui va peser à hauteur de 200 millions de francs suisses sur les résultats cette année, contre 150 millions attendus jusqu'à présent. Cette tendance inflationniste doit être contrecarrée par des hausses de prix.

Ces déclarations ne semblaient guère rassurer les investisseurs. A la Bourse suisse à midi, le bon de participation Schindler s'affaissait de 0,5% à 191,35 francs suisses, quasiment autant que l'indice SLI.

Pour les analystes d'UBS, le "pire est certainement passé" pour le groupe lucernois en matière de pression sur les marges et à la vue du niveau "encourageant" des entrées de commandes.

Le volume du carnet d'ordres a aussi positivement surpris les spécialistes de la Banque cantonale de Zurich (ZKB). Ces derniers tablent sur une "nette amélioration" du résultat opérationnel en seconde partie d'exercice, selon un commentaire.

L'action Schindler a terminé la séance de vendredi en baisse de 0,5% à 191,40 francs suisses. L'indice de référence SLI a pour sa part cédé 0,9%.

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