Zurich (awp) - Schindler a augmenté ses ventes et son bénéfice l'an dernier, malgré un fort ralentissement au 4e trimestre. Le fabricant lucernois d'ascenseurs et escaliers mécaniques, qui a aussi engrangé de nombreuses commandes, anticipe toutefois un net repli de sa rentabilité au 1er semestre 2022, de l'ordre de 20%, perspective que les investisseurs n'ont pas manqué de sanctionner.

Sur l'ensemble de l'année, le chiffre d'affaires a progressé de 5,6% en l'espace d'un an à 11,24 milliards de francs suisses, a indiqué mercredi la multinationale sise à Ebikon. Exprimée en monnaies locales, la croissance s'est révélée pratiquement identique.

Côté rentabilité, le bénéfice opérationnel (Ebit) a lui bondi de 13% à 1,17 milliard de francs suisses et le bénéfice net s'est inscrit en hausse de 13,8% à 881 millions de francs suisses. L'exercice n'en a pas moins été marqués par une pression croissante sur les prix, des problèmes au niveau des chaînes d'approvisionnement, la pénurie de composants électroniques et le renchérissement du matériel et du fret.

La hausse des prix des matériaux a par exemple coûté au groupe 150 millions de francs suisses l'an dernier, a indiqué en conférence téléphonique son directeur financier Urs Scheidegger. Autant de défis qui ont pris toute leur ampleur au 4e trimestre, l'addition liée au renchérissement grimpant alors à 60 millions.

Chute de la rentabilité au 4e trimestre

Ainsi entre octobre et fin décembre, le chiffre d'affaires a stagné au regard de la période correspondante de 2002, alors que l'Ebit et le bénéfice net ont même reculé chacun d'environ 15%. De plus, la croissance a perdu de son élan en Chine durant la seconde moitié de l'année, car le marché y a ressenti les effets des difficultés du secteur de l'immobilier, notamment celles d'Evergrande.

La spirale inflationniste devrait se poursuivre cette année, le président de Schindler, Silvio Napoli, qui coiffe aussi depuis peu la casquette de directeur général, estimant les charges supplémentaires à 150 millions de francs suisses, lesquelles devraient essentiellement peser sur le 1er semestre. L'an dernier par exemple, le prix d'une puce électronique est passé de 1,40 à 36 francs suisses, a illustré le dirigeant.

En ajoutant les difficultés d'approvisionnement, qui ont coûté l'an passé 35 millions de francs suisses, les retards sur les chantiers, le renchérissement de la logistique et les hausses de salaires, l'Ebit ajusté devrait chuter de près de 20% au 1er semestre, a averti M. Napoli. Et il faudra patienter deux à trois ans pour surmonter ces obstacles.

Dans ce contexte, le conseil d'administration proposera aux actionnaires un dividende inchangé de 4 francs suisses par action et bon de participation. La banque Vontobel a pointé du doigt cette stagnation, l'établissement zurichois soulignant que le groupe dispose d'une position en liquidités nettes qui a grimpé à 3 milliards de francs suisses à fin 2021.

Le titre chahuté

Face à un ensemble de perspectives plutôt moroses, la sanction des investisseurs n'a pas tardé, quand bien même la performance 2021 s'est révélée relativement conforme aux attentes des analystes. Le bon Schindler a ainsi dégringolé de près de 5,2% à 214,70 francs suisses, alors que son indice de référence (SLI) a grappillé 0,06%.

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