Zurich (awp) - Le constructeur d'ascenseurs et d'escaliers roulants Schindler a retrouvé en automne son niveau d'activité pré-pandémique, tant en termes de demande, que de recettes ou encore de rentabilité. L'industriel lucernois confirme sa feuille de route pour l'année en cours, mais prévient que l'inflation et les difficultés d'approvisionnement ne restent pas sans effets sur les projets de construction.

Les entrées de commandes ont enflé de 12,0% pour représenter 9,04 milliards de francs suisses. Sur le seul troisième trimestre, le rétablissement de la demande a atteint 10,4% à 3,00 milliards, détaille le compte-rendu intermédiaire paru jeudi. Fin septembre, le carnet afférent comptabilisait pour 9,81 milliards d'ordres enregistrés.

Le chiffre d'affaires sur neuf mois a enflé de 7,4% à 8,28 milliards de francs suisses, porté par l'ensemble des régions. La progression a calé sur le trimestre écoulé, se limitant à 1,9% pour des recettes de 2,81 milliards.

La rentabilité opérationnelle s'est grippée entre juillet et fin septembre, l'excédent d'exploitation (Ebit) s'érodant de 2,2% à 306 millions. Le groupe invoque à cet effet le vif renchérissement des coûts d'approvisionnement ainsi que les turbulences qui secouent les chaînes d'approvisionnement.

Le rebond de l'Ebit sur neuf mois demeure néanmoins marqué, avec 24,4% à 913 millions. Le bénéfice net conserve, lui, une avancée de 25,7% à 689 millions.

La performance satisfait largement aux attentes moyennes formulées par les analystes du consensus AWP, à tous égards.

Ambitions maintenues

Pour l'ensemble de l'année, la direction vise toujours une croissance de l'ordre de 4 à 7% hors effets de changes, assortie d'un bénéfice net compris entre 840 et 900 millions. Difficultés d'approvisionnement et renchérissement des intrants risquent de ne pas s'atténuer d'ici la fin de l'année.

Sans exposition directe au géant chinois du bâtiment vacillant Evergrande, Schindler ne serait pas épargné par l'éclatement d'une crise immobilière. Le groupe de Suisse centrale affiche sur les neuf premiers mois de l'année une croissance de plus de 20% dans l'Empire du Milieu, a indiqué en conférence de presse le directeur général Thomas Oetterli. Le début d'année prochaine pourrait à cet égard s'avérer délicat.

Les analystes reconnaissent avoir sous-estimé l'ampleur de l'impact de ces turbulences. Reto Hess, chez Credit Suisse souligne que le bénéfice net ne doit sa stabilité qu'à une cession immobilière et que l'excédent d'exploitation s'est avéré décevant.

Christian Obst chez Baader Helvea met en exergue les incertitudes sur l'avenir de l'immobilier en Chine et la perspective d'un relèvement des taux d'intérêt. Daniela Costa pour JPMorgan n'exclut pas un modeste coup de rabot sur le consensus pour le dernier partiel de l'année.

A la Bourse suisse, le bon de participation Schindler a dévissé de 6,0% à 239,10 francs suisses, largement plus que le repli marginal de -0,02% essuyé par son indice de référence (SLI).

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