Zurich (awp) - Schindler a souffert l'an dernier des effets délétères de la crise sanitaire pour le secteur de la construction. Le fabricant et installateur d'ascenseurs et d'escaliers mécaniques n'en maintient pas moins inchangée la rémunération de ses actionnaires, à 4 francs suisses par bon de participation comme par nominative.

Une amorce de convalescence a été observée sur l'ultime partiel de 2020, comptabilisé en données locales tout du moins. Les entrées de commandes se sont reprises de 1,1% et les recettes de 3,3%. Ramenés en francs suisses, ces indicateurs essuient toutefois des tassements respectifs de 5,2% à 2,95 milliards et de 3,0% 2,93 milliards. Le bénéfice opérationnel a, lui, chuté de 11% (-4,2% en monnaies locales) à 298 millions.

Sur l'ensemble de l'exercice écoulé, le chiffre d'affaires s'est affaissé de 5,6% à 10,64 milliards de francs suisses. L'appréciation du franc a contribué à hauteur de plus de cinq points de pourcentage à cette contraction. Les entrées de commandes ont ralenti de 9,1% à 11,02 milliards.

Lesté par les restructurations

La rentabilité a souffert d'une charge de 135 millions attribuée au programme de restructuration en cours et en particulier à la fermeture d'une usine à Saragosse. L'excédent d'exploitation (Ebit) a ainsi chuté de 18,0% à 1,03 milliard et le bénéfice net de 16,7% à 774 millions, énumère le rapport annuel publié mercredi.

L'industriel lucernois avait annoncé fin juillet la suppression sur deux ans de quelque 2000 postes de travail à travers le monde, dont environ 200 en Suisse.

La performance s'inscrit peu ou prou dans le cadre des attentes des analystes consultés par AWP. Bénéfice net et dividende notamment s'installent dans le haut des projections.

La direction de Schindler ambitionne de générer sur l'année en cours une croissance entre nulle et 5% en monnaies locales, répartie sur l'ensemble de ses domaines d'activité. La demande dans les immeubles de bureaux, les hôtels et les aéroports risque toutefois de rester souffreteuse. "Le redressement des secteurs du transport aérien et du tourisme à leur niveau d'avant la crise peut prendre trois ou quatre ans," a nuancé en téléconférence de presse le directeur financier Urs Scheidegger.

Fondamentaux épargnés

Les perspectives à plus longue échéance devraient toutefois ne pas pâtir durablement de la crise sanitaire. "Les changements démographiques et l'urbanisation croissante vont continuer de stimuler notre marché sur le long terme", a assuré le directeur général Thomas Oetterli.

Vontobel souligne que si la rentabilité sous-jacente s'est avérée un peu meilleure qu'escompté en fin d'année dernière, le carnet de commandes a continué à souffrir d'une demande hésitante et d'effets de changes persistants. L'analyste Bernd Pomrehn n'anticipe sur ce dernier point aucune accalmie à brève échéance.

Chez Baader Helvea, Bruno Bulic relève que le ratio commandes/facturation demeure inférieur au seuil de croissance de 1. Schindler opère dans un secteur soumis à une pression croissante du côté des coûts et où la concurrence est vive. Il y semble difficile de parvenir à améliorer sa rentabilité, poursuit l'expert.

Les investisseurs ont sanctionné la performance du groupe lucernois. Le bon de participation Schindler a ainsi achevé la séance sur une chute de 2,3% à 246,10 francs suisses, alors que l'indice SLI a lui clôturé en baisse de 1,15%.

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