Paris (awp/afp) - Schneider Electric a résisté à la tempête provoquée par la crise sanitaire, avec en 2020 un recul des bénéfices mais une reprise au second semestre et des perspectives positives pour 2021.

Le géant français des équipements pour l'énergie et automatismes industriels a dégagé un bénéfice en repli de 12%, à 2,1 milliards d'euros (2,3 milliards de francs suisses), pour un chiffre d'affaires de 25,2 milliards (-7,4%), après avoir connu une année record en 2019.

"Notre modèle économique multilocal nous a permis de rebondir", a commenté jeudi dans un communiqué le PDG Jean-Pascal Tricoire. "Au second semestre, nous avons renoué avec la croissance de nos ventes et augmenté en organique notre rentabilité de 140 points de base par rapport au niveau du second semestre 2019".

"Nous avons constaté un changement radical chez nos clients pour l'adoption de la digitalisation et du développement durable", explique-t-il. "Ils sollicitent nos solutions pour un monde tout digital et tout électrique, des transitions que nous accompagnons avec plus de produits, de logiciels, de services et de meilleurs systèmes".

Pour 2021, le groupe vise une croissance organique du chiffre d'affaires comprise entre +5% et +8%, avec une croissance de l'Ebita ajusté (bénéfice d'exploitation ajusté, indicateur majeur retenu par le groupe) entre +9% et +15%.

"Nous nous attendons à une reprise générale", a dit à l'AFP Hilary Maxson, directrice générale finances de Schneider, qui cite "une forte croissance dans la construction résidentielle" et de certains secteurs (entrepôts, santé...).

La "demande est robuste" aussi pour équiper les réseaux électriques intelligents, ainsi que les centres de données (grâce à l'augmentation du trafic internet, au déploiement de la 5G, à l'utilisation accrue des plateformes de vidéos/réunions virtuelles...)

Le groupe, présent dans plus de 100 pays, anticipe une forte croissance en Amérique du nord -- où en outre "le retour des Etats-Unis dans l'accord climat va dans le bon sens pour notre business"--, en Europe, "avec peut-être aussi l'impact du Green Deal d'ici la fin de l'année", ainsi qu'en Asie-Pacifique, en particulier en Chine.

Schneider ne s'attend pas à subir de conséquences notables du Brexit, à ce stade: "comme la plupart des compagnies, nous nous étions préparés depuis un certain temps."

"Quelques difficultés demeurent", dit la responsable, du côté de certains clients industriels à cycles d'investissement plus longs, affectés notamment par la baisse du prix du pétrole.

Sur le plus long terme, Schneider a poursuivi en 2020 sa stratégie, via plusieurs acquisitions dont la branche Électricité du groupe Larsen & Toubro en Inde afin de mieux s'implanter dans ce pays.

Parallèlement, il prévoit d'achever d'ici fin 2022 un plan de cessions lancé en 2017, pour un montant compris entre 1,5 et 2 milliards d'euros de chiffre d'affaires.

Dans ce contexte positif, Schneider indique qu'il proposera lors de sa prochaine assemblée générale une hausse de 2% de son dividende 2020.

afp/lk