Toujours très attendu sur ses projets d'acquisition, le numéro un mondial des équipements électriques basse et moyenne tension a simplement dit qu'il serait plus actif sur ce terrain au second semestre, tout en ajoutant qu'il donnerait la priorité à des opérations petites et moyennes.

Le groupe a réalisé sur les six premiers mois de l'année un chiffre d'affaires de 11,4 milliards d'euros, en hausse de 10% en données publiées. A change et périmètre constants, la croissance ressort à 0,2%, contre +0,4% au premier trimestre.

Sa marge d'Ebita ajusté est ressortie à 13,6%, contre 13,9% un an plus tôt, résultat des hausses de tarifs que le groupe est parvenu à imposer et des premiers fruits du nouveau plan d'amélioration de la productivité, "Connect", engagé pour trois ans.

"Les incertitudes relatives à l'économie mondiale et les tendances contrastées des marchés clés du groupe continuent de limiter la visibilité à court terme", déclare le président du directoire Jean-Pascal Tricoire, cité dans le communiqué.

"Dans ce contexte, si les conditions économiques ne se détériorent pas davantage et forts de nos résultats du premier semestre, nous confirmons nos objectifs financiers annuels."

L'action Schneider gagnait 4,6% à 48,155 euros à la Bourse de Paris à 14h05, signant la plus forte hausse de l'indice CAC 40 (+0,8%).

"Compte tenu de la stabilisation de l'activité, des efforts pour maintenir la rentabilité (encore visible au second semestre) et du maintien des objectifs 2012, nous confirmons notre recommandation à l'achat (...)", commente dans une note CM-CIC Securities.

"Globalement, la performance a été solide grâce à l'effet prix positif qui a compensé l'effet volume négatif (...)", résume de son côté Bernstein Research dans une note.

REPRISE DES ACQUISITIONS

Schneider Electric vise toujours une croissance organique nulle à légèrement positive de son chiffre d'affaires en 2012 et une marge d'Ebita ajusté comprise entre 14% et 15%, contre 14,2% en 2011 et 13,6% au premier semestre de l'année.

Le groupe table aussi sur une poursuite de l'effet prix positif sur la deuxième moitié de l'année, mais à un rythme réduit. Il estime cet impact à 200 millions d'euros environ sur l'année, après 141 millions au premier semestre.

"Il y a toujours un effet de saisonnalité très important entre le premier et le second semestre", a précisé Emmanuel Babeau, directeur financier de Schneider Electric, lors d'une interview à Reuters.

"Aujourd'hui, tout laisse à penser que nous aurons une fois de plus un effet de saisonnalité important (...), donc que l'objectif de marge est réaliste."

Sur le dossier M&A, où la rumeur d'une acquisition structurante et d'une cession de l'activité capteurs est récurrente, Jean-Pascal Tricoire a simplement répondu que le groupe avait les moyens d'être "plus actif" au second semestre, mais qu'il entendait procéder avec modération.

"Le niveau de génération de cash a été très satisfaisant et les plans d'actions sur la compétitivité sont bien engagés pour faire en sorte que cette situation soit durable", a-t-il déclaré au cours d'une téléconférence avec les analystes.

Il faisait référence aux 397 millions d'euros de cash flow libre dégagés au premier semestre, signe d'un retour à la normale après un premier semestre 2011 affecté par les retombées de la catastrophe nucléaire de Fukushima, au Japon. Au total, sur les douze derniers mois, le cash flow libre a dépassé pour la première fois la barre de deux milliards d'euros.

"Donc nous serons plus actifs sur le front des acquisitions, mais avec modération et une claire préférence pour les acquisitions de petite ou moyenne taille. Mais oui, nous allons reprendre le chemin des acquisitions à partir de maintenant", a ajouté Jean-Pascal Tricoire.

Parmi les activités du groupe, la division basse tension, plus grosse unité de Schneider Electric, a tiré son épingle du jeu (4,3% de croissance organique) grâce à la demande résidentielle en Amérique du Nord et dans les nouvelles économies.

En revanche, la division automatismes industriels (-5,8%) souffre des faibles investissements des constructeurs de machines, en Europe de l'Ouest mais aussi dans une région Asie aux fortunes désormais contrastées entre l'Indonésie et l'Inde, en croissance, et la Chine où le ralentissement se confirme.

Sur le semestre écoulé, l'Ebita ajusté a progressé de 9% à 1,56 milliard d'euros et le bénéfice net, part du groupe, a progressé de 11% à 890 millions d'euros.

Le consensus établi par la rédaction de Reuters sur la base des estimations de quatre à sept analystes donnait un chiffre d'affaires de 11,3 milliards, un Ebita de 1,4 milliard et un bénéfice net de 921 millions d'euros.

Avec Michel Pires-Brito, édité par Dominique Rodriguez

par Gilles Guillaume