Zurich (awp) - La Banque nationale suisse (BNS) devrait effectuer en fin d'année un premier pas en vue d'une normalisation de sa politique monétaire, ont estimé jeudi les économistes d'UBS. L'institut d'émission devrait bénéficier de l'affaiblissement du franc par rapport à l'euro.

"L'an dernier, la surévaluation du franc par rapport à l'euro est redescendue de 12% à 3% (et) la poursuite de la normalisation des politiques monétaires dans le monde devrait faire baisser encore davantage le franc", ont estimé les spécialistes de la banque aux trois clés.

Ces derniers s'attendent à ce que le taux de change du franc par rapport à l'euro remonte d'ici 12 mois à 1,23 EUR/CHF, contre 1,15 actuellement.

Ce mouvement de relâche sur la monnaie nationale encouragerait la BNS à agir en décembre. La banque centrale suisse devrait ainsi relever le taux d'intérêt appliqué aux avoirs à vue détenus auprès de l'institut d'émission à -0,5%, contre -0,75% actuellement.

UBS souligne cependant qu'une deuxième hausse des taux n'est pas attendue avant le second semestre 2019, où ces derniers passeraient à -0,25%. Les taux ne retourneront pas en territoire positif avant 2020, "lorsque la BCE aura relevé ses propres taux directeurs".

À PLEIN RÉGIME

Concernant les prévisions économiques, UBS campe plus ou moins sur ses précédentes projections. Le produit intérieur brut (PIB) de la Suisse devrait ainsi se fixer à 1,0% pour 2017, alors que la banque tablait encore sur +0,8% en novembre dernier. Pour cette année et la suivante, l'établissement zurichois continue de miser sur une croissance de 1,8%.

Les économistes ont souligné que "l'économie suisse serait particulièrement gagnante si ses deux importantes voisines, l'Italie et la France, reprenaient de l'élan. Dans un tel scénario, la croissance en Suisse pourrait, cette année, largement dépasser les 2%".

Dans la zone euro, l'établissement table sur une croissance du PIB de 2,3% en 2017, ainsi que sur +1,9% et 1,7% les deux exercices suivants. La conjoncture américaine doit continuer à jouer un rôle moteur, avec respectivement des taux de +2,2%, +2,4% et +2,7%. La Chine doit quant à elle légèrement ralentir la cadence, tout en restant à un niveau élevé (+6,8%, +6,4%, +6,3%).

Pour Daniel Kalt, économiste en chef d'UBS pour la Suisse, "l'économie mondiale tourne à plein régime sur tous les fronts et est très solide dans l'ensemble. Grâce à l'évolution modérée de l'inflation, il n'y a aucune raison pour que les banques centrales étouffent l'expansion en procédant à des hausses agressives des intérêts".

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