Zurich (awp) - Les nouvelles perspectives d'inflation brossées par la Banque nationale suisse laissent augurer une certaine normalisation en matière de renchérissement à terme. Dans l'immédiat toutefois, l'institut d'émission observe un rebond reposant sur une large palette de produits et services. L'inflation s'établissait en février à 3,4%.

Elle se situe ainsi "à un niveau supérieur à celui auquel nous nous attendions en décembre", a rappelé jeudi le président de la direction générale Thomas Jordan dans son discours accompagnant l'examen périodique de la situation monétaire et économique du pays. Elle demeure aussi nettement supérieure au couloir de 0% à 2% considéré synonyme de stabilité des prix.

L'établissement a relevé ses projections d'inflation d'une vingtaine de points de pourcentage pour l'année en cours et la suivante, à respectivement 2,6% et 2,0%. Le renchérissement risque de se maintenir tout en haut de la fourchette de 0 à 2% considérée comme acceptable par le garant de la stabilité monétaire en 2025 également.

Les projections reposent sur l'hypothèse d'un taux directeur - qui vient d'être relevé de 50 points de base à 1,50% - maintenu constant à ce niveau sur toute la période. Elles seraient plus élevées encore sans ledit relèvement.

"L'évolution des prix demeure sujette à une forte incertitude, avec notamment le risque d'une inflation importante s'installant sur la durée", prévient le banquier central en chef.

Les perspectives de croissance en revanche se sont améliorées, l'institut d'émission articulant pour 2023 une modeste croissance de 1% environ du produit intérieur brut, deux fois plus généreuse qu'escompté jusqu'ici. La timidité de la projection s'explique notamment par la faiblesse attendue de la demande extérieure et la perte de pouvoir d'achat induite par le renchérissement.

L'exercice de projection demeure toutefois teinté de nombreuses incertitudes, en Suisse comme à l'étranger.

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