La manifestation à Berne visait les participations de la BNS dans des entreprises identifiées dans une étude de l'University College London (UCL) comme des entreprises « Environmental Tipping Point », c'est-à-dire des sociétés dont les activités provoquent, selon eux, des dommages écologiques irréversibles.
Les militants se sont rassemblés devant le lieu de l'assemblée générale des actionnaires de la banque avec une banderole sur laquelle on pouvait lire « La déforestation n'est pas une valeur suisse » et des pancartes montrant une image du président de la BNS, Martin Schlegel, avec une bulle disant « brûle, bébé, brûle ».
Les militants ont exigé des critères d'exclusion plus stricts pour les investissements de la BNS et que la banque centrale utilise son influence en tant qu'actionnaire pour influencer le comportement des entreprises.
Si les entreprises ne respectent pas les directives de la SNB de ne pas acheter de titres dans des entreprises qui causent systématiquement de graves dommages à l'environnement, la banque centrale devrait se désengager, ont-ils déclaré.
« Si la BNS ignore les risques climatiques et environnementaux dans ses décisions monétaires, elle agit de manière imprudente et néglige son devoir de protéger les générations futures », a déclaré Asti Roesle, de Climate Alliance Switzerland.
Elle a ajouté que le changement climatique avait déjà des répercussions visibles en Suisse, avec la fonte des glaciers et des conditions météorologiques destructrices, qui provoquaient des glissements de terrain et des dommages économiques.
Mme Roesle, qui doit s'adresser aux actionnaires lors de l'assemblée, a déclaré que la BNS pourrait exercer une influence considérable grâce à ses investissements en actions, qui représentent environ 25 % de ses 756 milliards de francs suisses (914 milliards de dollars) de réserves de change détenues en actions mondiales.
La BNS maintient une stratégie d'investissement passive et neutre par rapport au marché, et n'est pas chargée par le gouvernement suisse d'influencer le développement de secteurs économiques spécifiques, mais se concentre principalement sur le contrôle de l'inflation.
Son rapport sur le développement durable indique qu'elle exclut les entreprises qui nuisent gravement à l'environnement, violent les droits de l'homme ou produisent des armes interdites. Elle exclut également les entreprises qui exploitent le charbon à des fins énergétiques.
Les détracteurs estiment que cette position est insuffisante et souhaitent une approche similaire à celle du fonds souverain norvégien, qui informe les entreprises de ses attentes en matière de changement climatique et vote sur cette question.
La banque centrale continue d'investir dans des entreprises qui nuisent au climat, a déclaré Guillaume Durin, du groupe suisse BreakFree, qui appelle à plus de transparence de la part de la BNS.
« La BNS ne respecte pas ses propres règles », a déclaré M. Durin. « En tant qu'investisseur passif, la BNS se rend complice de la dégradation des écosystèmes essentiels à l'équilibre de la planète. » (1 dollar = 0,8275 franc suisse) (Reportage de John Revill, édité par William Maclean)