SFR (+9,41% à 22,90 euros) a fini hier en tête de l'indice SBF 120 après avoir publié des résultats trimestriels moins dégradés que prévu. Ainsi, sur la période de trois mois close fin juin, l'opérateur a enregistré une perte nette de 43 millions d'euros essentiellement due à une hausse de ses charges financières. Ces dernières sont liées au refinancement de 221 millions d'euros réalisé en avril. Hors impact de ce refinancement, le résultat net aurait été positif à 178 millions d'euros, plus que doublé en un an.

L'Ebitda ajusté de SFR a baissé de son côté de 6,8% à 999 millions d'euros au deuxième trimestre, affecté par les pertes de clients et l'activité promotionnelle, soit une marge d'Ebitda de 35,9% en repli d'un point. Selon le consensus compilé par Altice, maison-mère de SFR, son Ebitda ajusté était attendu en repli de 9,2% à 968 millions d'euros.

Enfin, le chiffre d'affaires trimestriel de l'opérateur a baissé de 4,3% à 2,78 milliards d'euros alors le consensus le donnait à 2,64 milliards d'euros, en repli de 4,68% sur un an.

Pour la première fois, SFR a intégré dans ses résultats les actifs acquis récemment dans les médias (NextRadioTV et Altice Media Group). Ajusté de ces éléments, l'Ebitda ajusté du groupe ressort à 993 millions d'euros et son chiffre d'affaires à 2,72 milliards.

Reste que ces performances financières moins mauvaises que prévu ne doivent pas faire oublier une activité commerciale qui reste compliquée pour SFR. Confronté à une concurrence ravivée après l'échec de rapprochement entre Bouygues et Orange, le groupe a encore perdu 199 000 clients sur son segment Grand public au deuxième trimestre. Toutefois, cette nouvelle érosion de la base d'abonnés avait été anticipée par le marché.

Contrairement à ce qui a pu se passer lors des publications précédentes, la nouvelle baisse du nombre d'abonnés n'a pas ravivé les craintes concernant le niveau d'endettement de SFR. En effet, si l'opérateur ne parvient pas à retenir ses clients et à stopper la baisse de ses revenus, il pourrait se retrouver en difficulté pour générer du cash et ainsi faire face à ses obligations de remboursement.

Si cette préoccupation reste en toile de fond, les investisseurs ont été rassurés par les perspectives de SFR. Le groupe s'est dit confiant dans la réalisation de son objectif à moyen terme d'une marge d'Ebitda ajusté de 45% et continue de prévoir une "amélioration sensible de la tendance" de son chiffre d'affaires cette année.

Le management de SFR mise notamment sur une moindre concurrence au cours des prochains trimestres et sur la montée en puissance de son plan de réduction des coûts. Pour Thomas Coudry, analyste télécoms chez Bryan Garnier, ce dernier devrait commencer à faire sentir ses effets dès le troisième trimestre. Ce plan passerait notamment par la suppression d'ici la fin de l'année de 1000 postes dans les équipes de management des agences SFR. Selon des informations de presse, ces personnels ne seraient pas couverts par les engagements de maintien de l'emploi pris par le groupe jusqu'au 1er juillet 2017 dans le cadre des négociations avec les syndicats.