Après avoir gagné près de 6% au cours des deux dernières séances, SFR s'apprête à clôturer la journée en repli. En territoire négatif dès l'ouverture des cotations, le titre de l'opérateur cède 1,44% à 20,86 euros et affiche une des plus fortes baisses du SBF 120. Les investisseurs se montrent prudents alors que le groupe publiera demain des résultats du deuxième trimestre attendus en baisse. Ainsi, selon le consensus compilé par Altice, maison-mère de SFR, son chiffre d'affaires devrait ressortir à 2,64 milliards d'euros, en repli de 4,68% sur un an.

Légèrement plus optimiste, Jefferies anticipe un chiffre d'affaires de 2,66 milliards d'euros en baisse de 4,2%. L'analyste indique également qu'il faudra sans doute attendre les résultats annuels 2017 pour espérer une stabilisation du chiffre d'affaires.

Pour Thomas Coudry, analyste télécoms chez Bryan Garnier, les conséquences des récentes augmentations de prix décidées par l'opérateur devraient se faire sentir à partir du troisième trimestre. "En attendant que les effets du nouveau management et des investissements revus à la hausse se fassent vraiment sentir d'un point de vue de la performance commerciale plus tard en 2017", ajoute-t-il.

Dans ce contexte d'attente, le résultat opérationnel de SFR devrait également ressortir en baisse au deuxième trimestre. Altice anticipe un recul de 9,2% à 968 millions d'euros pour l'Ebitda ajusté de sa filiale là où Jefferies prévoit une baisse de 9,6% à 953 millions d'euros. Le broker rappelle que la concurrence a été ravivée après l'échec du rapprochement Bouygues-Orange et que plusieurs opérateurs ont lancé des offres à prix cassés. Pour être compétitif, SFR a dû également concéder des promotions ciblées qui ont pesé sur ses résultats.

Reste que l'objectif d'un Ebitda de 3,9 milliards d'euros en 2016, stable par rapport à 2015 (3,86 milliards), reste accessible mais à une condition selon Jefferies : que le plan de réduction des dépenses de fonctionnement soit mené à bien. "Il devrait monter en puissance aux troisième et quatrième trimestres", anticipe Thomas Coudry chez Bryan Garnier, qui en attend les premiers effets dès le troisième trimestre.