Zurich (awp) - Le fabricant d'éléments de construction et de dispositifs de fixation métalliques SFS a quelque peu souffert au niveau de la rentabilité en 2019, en raison notamment de l'évolution mitigée des recettes. Un effet fiscal a néanmoins permis au groupe saint-gallois de gonfler son bénéfice net et de proposer un dividende relevé.

La seconde partie d'année s'est révélée plus favorable que la première en termes de rentabilité. Pour l'ensemble de 2019, le résultat brut d'exploitation (Ebitda) a stagné en rythme annuel à 331,7 millions de francs suisses (-0,3%), indique SFS vendredi. La marge afférente a cédé 0,6 point de pourcentage à 18,6%.

Le résultat avant intérêts et impôts (Ebit) a lui reculé de 2,8% à 236,3 millions, avec une marge détériorée de 0,7 point à 13,3%. Ajusté de l'effet de la cession d'activités considérées comme non stratégiques, le recul de l'Ebit est plus mesuré, de 1,6% (marge à 14,2%).

L'unité principale Engineered Components a vu ses indicateurs de rentabilité fondre, l'Ebit ayant notamment chuté de 16,8% à 147 millions. Les effets de change ont clairement plombé cette activité, selon le communiqué.

La situation s'est révélée meilleure pour Fastening Systems. Malgré une baisse organique des recettes (-2,1%), les résultats s'inscrivent nettement à la hausse. Les marges opérationnelles ont reculé mais SFS revendique des gains de parts de marché. La division Distribution & Logistics est la seule à avoir amélioré ses marges Ebit et Ebitda.

La dissolution d'impôts différés a permis à SFS de dégager un bénéfice net en hausse de 6,5% à 206,5 millions de francs suisses. Cet élément extraordinaire a amélioré la profitabilité à hauteur de 17,2 millions. Le conseil d'administration propose le versement d'un dividende de 2,10 francs suisses par action, soit 10 centimes de plus qu'au titre de 2018.

Chine: pleine capacité en avril

Fin janvier, la société industrielle avait dévoilé son chiffre d'affaires, en hausse de 2,5% à 1,78 milliard de francs suisses. La progression est cependant imputable à l'acquisition au printemps dernier de Triangle Fasteners Corporation (TFC). A périmètre constant, les recettes se sont contractées de 0,6%.

Pour l'exercice en cours, la direction table sur une marge Ebit dans la fourchette 12-14% et une croissance des recettes jusqu'à 2% en monnaies locales. "La demande restera sous pression en 2020", a expliqué le directeur financier Rolf Frei en conférence de presse. A moyen terme, la croissance des recettes (base comparable) est attendue entre 3% et 6% pour une marge Ebit de 13-16%.

Il est encore trop tôt pour mesurer l'impact de l'épidémie de coronavirus sur la marches des affaires, précise SFS dans son communiqué. Jusqu'à présent, aucune infection n'est à déplorer parmi les employés. En Chine, la production a repris. "Il faudra certainement attendre le mois d'avril pour retrouver le 100% des capacités", a affirmé le directeur général Jens Breu.

Dans un commentaire, les analystes d'UBS soulignent les bienfaits de la diversification de SFS et constatent que les perspectives présentées par l'entreprise sont meilleures qu'attendu. SFS devrait notamment croître à une allure plus rapide que le marché automobile. Dans l'électronique grand public, une légère amélioration est attendue. Les risques liés au coronavirus ne doivent cependant pas être poussés sous le tapis, prévient la grande banque.

Pour Vontobel, la prudence de la direction n'est pas exagérée vis-à-vis de la demande modérée sur les marchés et les conséquences de l'épidémie de pneumonie virale. L'analyste Michal Lichvar va raboter ses estimations.

A 11h33, le titre SFS perdait 1,6% à 76,05 francs suisses, dans un SPI dans le rouge vif (-3,57%).

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