Genève (awp) - Après l'annonce de résultats en repli au premier semestre 2020, le groupe SGS indique s'attendre à un second semestre "bien meilleur", selon son directeur général Frankie Ng. Bien que ses ventes et sa marge d'exploitation soient en baisse, l'entreprise genevoise considère que la pandémie pourrait lui ouvrir des débouchés prometteurs au cours du reste de l'année.

Le spécialiste de l'inspection et de la certification affiche des ventes en chute de 20,7% (-14,9% à taux de change constants) à 2,65 milliards de francs suisses en comparaison annuelle, selon un communiqué publié mardi. La croissance organique est, elle, en repli de 10,4%.

C'est surtout la rentabilité du groupe qui est affectée. Le résultat avant intérêts et impôts (Ebit) ajusté atteint 330 millions, contre 489 millions au premier semestre 2019, pour une marge afférente de 12,5%, contre 14,6%.

Une marge d'exploitation en repli

SGS avait annoncé, avant la pandémie, sa volonté d'élever cette marge d'exploitation au-dessus de 17% en 2020. Celle-ci était en constante augmentation depuis deux ans: de 15,6% en 2018, elle s'était élevée à 16,1% en 2019. Du fait du coronavirus, l'entreprise genevoise s'éloigne donc de son objectif initial.

"Nous aurions pu l'atteindre sans la pandémie", a regretté en conférence de presse le directeur financier Dominik de Daniel. "Evidemment (le coronavirus) a changé la donne et il ne sera pas possible d'atteindre cet objectif cette année", a-t-il poursuivi.

De manière générale, la direction de l'entreprise genevoise compte sur la poursuite de l'innovation et de la réduction des coûts pour relever sa marge d'exploitation.

Du reste, les résultats sont peu ou prou conformes aux prévisions des analystes consultés par AWP.

Pour Vontobel, ces résultats semestriels sont satisfaisants au vu du contexte de crise sanitaire. Il estime que la hausse globale des besoins en tests, inspection et certification du monde post-Covid-19 est de bonne augure pour le groupe. Il maintient sa recommandation à "buy".

UBS indique quant à elle que la bonne maîtrise des coûts de l'entreprise genevoise compense une croissance inversée. La recommandation est maintenue à "neutral".

La direction optimiste pour l'avenir

Frankie Ng a estimé que le reste de 2020 devrait être "bien meilleur" que le premier semestre. En cause ? La reprise généralisée des activités et donc la demande croissante d'entreprises dans le soutien à la mise en place de nouveaux protocoles sanitaires.

Le directeur général a à ce titre mentionné la hausse des demandes d'audits et de contrôles de formations d'employés aux gestes anti-Covid-19.

Il a cité en exemple la signature récente d'un accord avec le laboratoire Astrazeneca pour coopérer sur son vaccin expérimental contre le nouveau coronavirus. Le groupe sera ainsi responsable de garantir la sécurité, le contrôle qualité et des services de tests analytiques sur ce projet.

SGS souligne par ailleurs l'amélioration des liquidités de ses activités opérationnelles, en hausse de 21,1% en comparaison annuelle à 413 millions. Dominik de Daniel a expliqué cette embellie notamment par la mise en place de paiements en avance.

Enfin, l'entreprise genevoise prévient que le rythme de ses acquisitions restera en berne en raison des contraintes logistiques imposées par la pandémie. Le groupe n'en a annoncé que deux durant la première moitié de l'année 2020.

A 12h40, la nominative SGS diminuait de 1,02% à 2427,0 francs suisses dans un SMI en hausse cosmétique de 0,26%.

nj/fr