Zurich (awp) - Pour SGS, les effets de la crise de Covid-19 devraient bientôt appartenir au passé. Le groupe a bouclé le premier semestre sur des résultats en nette hausse, renouant avec la croissance organique par rapport à 2019. Le retour au niveau d'avant la crise en termes de résultats devrait également être bientôt au rendez-vous.

"Nous n'ajustons pas les prévisions en cours d'année, mais nous sommes en bonne voie pour atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés pour 2021", a confié lundi à AWP son directeur général (CEO) Frankie Ng.

Les recettes depuis le début de l'année se sont établies à 3,09 milliards de francs suisses, en hausse de 16,8% par rapport au premier semestre 2020, mais toujours inférieures aux 3,34 milliards engrangés deux ans plus tôt. Sur l'ensemble de 2020, la crise du coronavirus s'était soldée par une chute des revenus de 15%.

Croissance par rapport à 2019

En termes organiques, c'est-à-dire épurée des effets de change et d'acquisition, la croissance a été de 12,4% en rythme annuel, mais est surtout revenue en territoire positif par rapport au premier semestre 2019 (+0,7%).

"Le redressement progressif du marché, l'évolution des débouchés TIC et la demande clients confirment notre évolution stratégique", s'est félicité Frankie Ng, cité dans un communiqué. Toutes les unités d'affaires ont contribué au retour de la croissance, le rebond le plus marqué étant celui de la division Health & Nutrition (H&N) avec 35,3% à taux de change constants.

En raison d'effets saisonniers, la seconde moitié de l'exercice devrait connaître une nouvelle accélération, même si l'impact de la pandémie se fait toujours sentir dans certaines régions. "Dans nos activités dans l'hémisphère sud, la situation opérationnelle est encore perturbée", a indiqué le patron de SGS, évoquant notamment l'Inde, l'Indonésie et les Philippines.

Rentabilité opérationnelle en hausse

Le redressement de la rentabilité a été encore plus net que celui des recettes. Le résultat opérationnel (Ebit) ajusté a bondi de 38,5% à 457 millions de francs suisses, et la marge correspondante s'est améliorée de 230 points de base (pb), à 14,8%. Le bénéfice net attribuable aux actionnaires s'est quant à lui envolé de près de deux tiers (+59,1%) à 272 millions.

Le retour sur capitaux investis (ROIC) en revanche s'est détérioré de 90 pb à 17,8% en raison de l'augmentation des actifs suite aux six acquisitions réalisées depuis le début de l'année, explique SGS. Le flux de trésorerie disponible (FCF) a fondu de plus de moitié pour s'établir à 93 millions de francs suisses, contre 220 millions un an plus tôt.

La copie rendue par le groupe genevois est plus ou moins conforme aux projections des analystes sondés par AWP.

La direction de SGS a confirmé ses objectifs pour l'ensemble de l'exercice, à savoir une croissance organique "solide" et une amélioration de la rentabilité opérationnelle. La rémunération des actionnaires devrait être en tout cas égale à celle de l'année précédente.

Objectif ambitieux pour H&N

Revenant sur la performance de H&N, Frankie Ng a évoqué un "secteur porteur" appelé à devenir un des principaux axes de développement de la multinationale genevoise: "à l'horizon 2023 nous visons pour cette unité un chiffre d'affaires annuel de plus de 1 milliard de francs suisses".

SGS devrait maintenir le rythme de ses acquisitions, qu'il entend concentrer autour de trois axe stratégiques: sciences de la vie, biens de consommation et environnement. "Selon les opportunités, nous procédons également à des acquisitions complémentaires afin d'étoffer notre réseau", a poursuivi le dirigeant.

"Bilan solide, activités génératrices de liquidités, dividende assuré", résume dans son commentaire Vontobel. Selon la banque de gestion, la nouvelle normalité post-Covid devrait se traduire par un besoin accru de test, d'inspection et de certification sur le long terme.

A la Bourse, l'action SGS a terminé en baisse de 2,1% à 2867 francs suisses, dans un SMI en repli de 1,37%.

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