Le groupe de prêt-à-porter positionné sur le luxe dit "accessible" avec des robes vendues autour de 400 euros, anticipe cette année une croissance de ses ventes comprise entre 9% et 11% à taux de changes constants, après une hausse de 13% en 2018 une nouvelle fois portée par de nombreuses ouvertures de magasins (134 ouvertures nettes), notamment en Chine.

A magasins comparables, la hausse des ventes a été limitée à 3,7% l'an dernier, après une progression de 7,8% en 2017.

Les chiffres de la France, premier marché du groupe, n'ont pas été divulgués.

"Il y a un environnement économique un peu incertain en ce moment, surtout en France et aussi lié au Brexit", a déclaré à la presse Daniel Lalonde, PDG du groupe.

Il a également indiqué que le début d'année était encore impacté en France par les manifestations des "Gilets jaunes" qui entraînent des fermetures de magasins, à Paris notamment.

"Le premier trimestre 2019 devrait donc être un peu équivalent au dernier trimestre de 2018, en terme d'environnement économique, surtout en France", a-t-il ajouté.

Les fermetures de magasins en France ont coûté 4 millions d'euros l'an dernier à SMCP, sur un chiffre d'affaires total de 1,02 milliard.

Le groupe, qui a publié un Ebitda (excédent brut d'exploitation) en progression de 11,6% à 171,5 millions d'euros, pour une marge en hausse d'un point à 16,9%, a dit viser une marge stable en 2019.

La rentabilité sera freinée par les investissements dans le digital et, en Asie, dans les systèmes d'information, la logistique ou le lancement de nouveaux sites de e-commerce à Hong Kong, Macao et Taiwan.

Ces chiffres ont été sanctionnés par le marché, le titre SMCP chutant de 6,8% à 14,72 euros à 13h55, alors que l'indice SBF120 cède 0,57%.

La valeur affiche encore une hausse de 8,6% depuis le début de l'année, pour une capitalisation boursière de 1,16 milliard d'euros.

Le modèle de SMCP qui a pour concurrents des marques comme le français The Kooples ou le britannique Ted Baker, n'est pas sans risque, selon certains analystes, compte-tenu de l'évolution de ses coûts fixes dans un segment de marché où la fidélité de la clientèle est faible.

Le groupe contrôlé par le chinois Shandong Ruyi, compte aujourd'hui près de 1.500 points de vente dans le monde et compte en ouvrir une centaine en 2019, principalement en Asie et en Europe.

(Pascale Denis avec Sarah White, édité par Jean-Michel Bélot)

Valeurs citées dans l'article : Ted Baker plc, Shandong Jining Ruyi Woolen Textile Co, SMCP