BANGKOK, 22 février (Reuters) - Les "chemises rouges", partisans du gouvernement thaïlandais, ont accusé samedi les manifestants contre le Premier ministre, Yingluck Shinawatra, de s'en prendre à des entreprises proches de la chef de l'exécutif et de son frère exilé, le milliardaire Thaksin Shinawatra.

Alors que cinq personnes ont été tuées mardi lors d'une opération des forces de l'ordre pour reprendre le contrôle de plusieurs sites de Bangkok, occupés depuis un mois par l'opposition, quelque 500 personnes ont manifesté cette semaine une action devant le siège de SC Asset Corp, un promoteur immobilier contrôlé par la famille Shinawatra, et au sein duquel Yingluck Shinawatra a occupé des fonctions dirigeantes.

Depuis mercredi, l'action SC Asset a perdu près de 10%, tandis que les titres de Shin Corp, un groupe de télécommunications fondé par Thaksin Shinawatra, et Advanced Info Service (AIS), sa filiale mobile, ont également vu leurs cours baisser.

Les manifestants protestent depuis novembre contre l'exercice du pouvoir par Yingluck Shinawatra, inculpée cette semaine par l'agence de lutte contre la corruption de malversations dans le programme d'aide gouvernementale à la riziculture, qu'ils présentent comme une marionnette de son frère, renversé par un coup d'Etat en 2006 après avoir mené le gouvernement.

"Ce que nous n'apprécions pas en ce moment, c'est leur participation à des menaces contre des entreprises côtées en Bourse et indépendantes du gouvernement", a déclaré Tida Tawornseth, présidente du Front national uni pour la démocratie et contre la dictature (UDD, pro-gouvernement).

L'UDD, un mouvement principalement basé dans le Nord et le Nord-Est, où les partisans de la famille Shinawatra sont les plus nombreux, doit réunir dimanche ses dirigeants à Nakhon Ratchasima, au nord de Bangkok. (Pairat Tempairojana; Julien Dury pour le service français)