Berlin (awp/afp) - Le géant industriel Siemens a fait état jeudi d'un bénéfice net en forte hausse au premier trimestre de son exercice décalé 2024/2025 et assure ne pas craindre outre mesure de potentiels droits de douane américains.

D'octobre à décembre, le groupe de Munich a enregistré un bénéfice net de 3,9 milliards d'euros, soit une hausse de 52% sur un an, précise un communiqué.

La vente de la filiale de moteurs Innomotics au fonds américain KPS y a fortement contribué avec un gain de 2,1 milliards d'euros sur le premier trimestre.

Le groupe a aussi confirmé ses prévisions de "croissance modérée" pour 2025, "en partie à cause de l'incertitude géopolitique persistante, y compris les conflits commerciaux.

Face aux menaces "politiques" de Donald Trump de taxer les importations européennes, le directeur général de Siemens Roland Busch vante la "présence mondiale équilibrée" du groupe et ses sites de production aux Etats-Unis.

"L'influence des droits de douane ne serait pas nulle, mais pour ainsi dire un peu amortie", a expliqué le dirigeant dans une conférence de résultats.

Les ventes du conglomérat, qui produit notamment des trains, des logiciels ou des machines médicales, ont progressé de 3% au premier trimestre, à 18,4 milliards d'euros.

En revanche, les commandes ont chuté de 7% sur un an, en raison de volumes très hauts l'an dernier dans la branche mobilité.

Par ailleurs, les problèmes se poursuivent dans la division "industrie numérique", pilier de la croissance du groupe, qui souffre encore du déstockage de marchandises de ses clients accumulées pendant le Covid.

Les ventes de cette branche, spécialisée notamment dans l'automatisation d'usines, se sont effondrée de 11% au premier trimestre.

Mais Roland Busch se félicite de la reprise des commandes en Chine au premier trimestre, marché en net recul l'an dernier, et promet que les clients chinois auront "largement réduit" leurs stocks d'ici fin mars.

L'activité de logiciels a aussi crû de 16% au premier trimestre, symbole de la mue numérique de Siemens après l'acquisition de l'américain Altair pour environ 10 milliards d'euros en 2024.

La division d'infrastructures connectées de Siemens a enregistré un volume record de commandes au premier trimestre et des ventes en hausse de 10%.

En Europe, "marché clé" pour Siemens, Roland Busch déplore une perte d'élan et la crise industrielle persistante en Allemagne, sujet central des élections législatives.

"Ici, l'économie et la société attendent de toute urgence une impulsion claire et des actions du nouveau gouvernement", notamment sur le prix de l'énergie et la modernisation des infrastructures, a déclaré jeudi l'influent patron.

Le groupe réfléchit aussi à réduire sa participation dans sa filiale Healthineers (matériel médical), actuellement d'environ 75%, et a promis d'avantage d'informations en décembre.

afp/ol