Francfort (awp/afp) - Le conglomérat allemand Siemens, un des plus grands groupes industriels européens, a annoncé jeudi son retrait complet de Russie alors que des charges liées aux sanctions occidentales pèsent sur ses résultats.

Cet impact a atteint déjà 600 millions d'euros sur le bénéfice net au deuxième trimestre de son exercice, qui a plongé de 49% à 1,2 milliards d'euros, a indiqué Siemens. Ce trimestre, décalé, correspondait au premier trimestre calendaire.

"En raison de la guerre en Ukraine, Siemens va se retirer du marché russe" et a "lancé un processus pour mettre fin à toutes les activités industrielles" dans ce pays, explique dans un communiqué l'entreprise.

Dans le même temps le conglomérat a confirmé ses objectifs annuels de résultat.

Le groupe, présent en Russie depuis 170 ans, avait déjà interrompu après l'invasion de l'Ukraine les livraisons vers la Russie et le Belarus et y a gelé tout nouveau projet.

"Nous sommes en train d'évaluer les conséquences pour nos employés et allons les soutenir le plus possible", a ajouté le patron Roland Busch.

Le recul du bénéfice net au deuxième trimestre s'explique aussi par le fait que celui de son exercice fiscal décalé précédent avait été soutenu par un effet exceptionnel positif de 900 millions d'euros lié à une cession d'activité.

Lors du trimestre écoulé, le géant des turbines, équipements médicaux et trains a par ailleurs vu son chiffre d'affaires progresser de 7% à 17 milliards d'euros et ses commandes grimper de 22%.

La division médicale Healthineers a profité de son rachat du spécialiste américain du traitement du cancer Varian et de la demande toujours forte pour des tests rapides de Covid-19.

Son bénéfice avant impôts a progressé de 37% à 875 millions d'euros.

La branche "mobility" productrice de trains a ressenti le plus important effet des sanctions occidentales contre la Russie, avec notamment une dépréciation financière de 600 millions d'euros, entrainant une perte avant impôts de 369 millions d'euros contre 205 millions de bénéfice il y a un an.

La filiale "Digital industrie", qui comporte notamment l'activité logiciels du groupe a vu son chiffre d'affaires progresser de 9% à 4,6 milliards d'euros avec un bénéfice stable de 826 millions.

La division "Smart infrastructure", dédiée notamment à l'automatisation industrielle, affiche une croissance des ventes de 8% à 4 milliards d'euros et un bénéfice avant impôts de 445 millions (+15 sur un an).

Siemens s'est néanmoins dit "confiant" pour son deuxième semestre, le directeur financier Ralf Thomas identifiant notamment une "amélioration continue des chaines d'approvisionnement".

Le groupe table sur une hausse entre 6% et 8% du chiffre d'affaires et une "hausse" de son bénéfice par action.

afp/ck