New York (awp/afp) - Snap, maison mère du réseau social Snapchat, dévissait jeudi dans les échanges électroniques postérieurs à la clôture de Wall Street après la publication de résultats décevants liés, pour partie, à la mise à jour du système d'exploitation de l'iPhone.
En baisse de 22,42% à 58,27 dollars, le titre entraînait dans sa chute Facebook (-4,93%), qui a déjà dit souffrir également de cette mise à jour, intervenue fin avril, du système d'exploitation, avec le déploiement de la version 14.5 d'iOS.
Au troisième trimestre, Snap a fait mieux que prévu pour ce qui est de son bénéfice net ajusté par action (17 cents contre 8), mais aussi en matière de fréquentation, pour atteindre 306 millions d'utilisateurs actifs quotidiens (DAU), en hausse de 23% sur un an.
Mais le marché a surtout retenu le chiffre d'affaires, qui s'est monté à 1,07 milliard de dollars, contre 1,10 milliard attendu par les analystes, et plus encore les commentaires des dirigeants.
Lors de la conférence téléphonique de présentation des résultats, le directeur général Evan Spiegel a ainsi évoqué l'impact de la nouvelle version d'iOS, qui demande désormais à l'utilisateur s'il souhaite ou non permettre à une application téléchargée sur l'iPhone de suivre son parcours en ligne en dehors de l'appli.
S'il refuse, l'application ne peut plus collecter de données lorsque l'utilisateur se rend sur d'autres sites et d'autres applications, ce qui était le cas jusqu'ici.
Du fait de ces modifications, beaucoup des outils dont se servaient, jusque-là, les annonceurs pour mesurer l'efficacité de leurs campagnes publicitaires sur Snapchat "ont été rendus inopérants, pour l'essentiel", a reconnu Evan Spiegel.
Pour Snapchat, réseau social gratuit dont le modèle économique repose en grande partie sur les revenus publicitaires, les conséquences ont été immédiates.
"Nous avons clairement sous-estimé l'impact (de ce changement) sur nos partenaires annonceurs", a expliqué le directeur général.
Snap a alors développé, à vitesse accélérée, un nouvel outil de mesure interne, basé sur des profils d'utilisateurs anonymisés et non plus sur des utilisateurs identifiés.
Dans le même temps, Apple a lancé son propre programme, baptisé SKAdNetwork, qui autorise les annonceurs à recueillir des données anonymisées sur la circulation des utilisateurs sur internet et entre applications.
Evan Spiegel a insisté sur le fait qu'il s'agissait avant tout d'un problème de mesure, mais que, d'après les données de Snap, le taux de succès des campagnes était, en moyenne, le même qu'avant la mise à jour d'iOS.
afp/jh