toujours au sommet

Londres (awp/afp) - Le prix de l'or est resté proche de l'équilibre au fil de la semaine avant de reculer vendredi alors que certains investisseurs craignent un retour durable de l'inflation.

Pour le métal jaune, les données sur l'inflation sont un risque à double tranchant car "c'est une matière première qui est vue comme une manière de se préserver de l'inflation", rappelle Lukman Otunuga, analyste chez FXTM.

Dernier signe en date que l'inflation grimpe aux Etats-Unis, l'indice des prix à la consommation CPI a augmenté de 5% sur un an en mai, du jamais vu depuis 13 ans.

"Mais les gains de l'or vont être limités si les peurs d'inflation profitent aux obligations américaines et au dollar", explique-t-il à l'AFP.

Une inflation trop forte pourrait pousser la Banque centrale américaine (Fed) à normaliser sa politique monétaire, actuellement ultra-accommodante, ce qui profiterait à ces deux autres valeurs refuges et rendrait l'or moins attractif.

Les analystes de Société Générale estiment ainsi que l'or va profiter de la hausse de l'inflation en 2021, mais jugent que le métal précieux va souffrir en 2022 d'une probable hausse des taux des institutions monétaires à travers le monde.

L'once d'or s'échangeait pour 1.878,97 dollars vendredi vers 15H45 GMT (17H45 à Paris), contre 1.891,59 dollars le vendredi précédent en fin de la séance.

Les métaux tempérés par la Chine

Les métaux cotés au London Metal Exchange (LME) calmaient le jeu cette semaine, les investisseurs anticipant une réaction d'une Chine tentée de limiter la hausse récente des cours.

"On entend que les autorités chinoises vont bientôt déstocker des métaux depuis les réserves nationales dans le but de refroidir les prix des matières premières", relate ainsi Daniel Briesemann, analyste de Commerzbank.

La flambée des matières premières depuis le début de l'année s'est par exemple traduite par une hausse des prix à la production en Chine le mois dernier, à son niveau le plus élevé en près de treize ans, selon des chiffres officiels publiés mercredi.

L'indice PPI, qui mesure le coût des marchandises sorties d'usine, a connu une augmentation de 9% sur un an le mois dernier, d'après le Bureau national des statistiques (BNS). Il s'agit de sa plus forte hausse depuis septembre 2008.

Ce résultat, largement supérieur à celui d'avril (6,8%), dépasse la prévision moyenne d'analystes interrogés par l'agence financière Bloomberg (8,5%).

M. Briesemann notait également une hausse importante des stocks d'étain dans les entrepôts du London Metal Exchange.

Mais cette accumulation des stocks n'a pas eu d'impact sur le prix, qui a touché vendredi à 31.620 dollars la tonne un sommet depuis mai 2011.

Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s'échangeait à 10.003 dollars vendredi à 15H40 GMT (17H40 à Paris), contre 9.955 dollars le vendredi précédent à la clôture.

Celle d'aluminium valait dans le même temps 2.464 dollars, contre 2.455 dollars vendredi dernier.

Le café s'installe en haut

Le cours de l'arabica s'est légèrement replié cette semaine mais restait proche de son dernier record depuis novembre 2016, atteint le 1er juin, soutenu par les perturbations météorologique et politique qui pèsent sur l'offre en Amérique du Sud.

"Le retour d'un temps sec et chaud dans une partie de la zone de culture brésilienne a été la raison de certains achats", explique Jack Scoville, analyste de Price Group.

La Colombie, premier producteur mondial d'arabica doux, a vu par ailleurs ses exportations de café chuter de 52% du fait des barrages routiers et des manifestations anti-gouvernementales qui se succèdent depuis fin avril, a annoncé mercredi la Fédération nationale des caféiculteurs (FNC).

La Colombie est le troisième producteur mondial de café, après le Brésil et le Vietnam, et le premier d'arabica doux, variété considérée comme de meilleure qualité.

Le marché de l'arabica est également particulièrement tendu cette année du fait du cycle biennal négatif de la plante, un phénomène naturel qui débouche sur l'alternance d'une année de grande floraison avec une bonne productivité avec une année de rendements moindres.

Le robusta n'était pas en reste, atteignant mardi un plus haut depuis novembre 2018, à 1.693 dollars la tonne.

Sur le Liffe de Londres, la tonne de robusta pour livraison en septembre valait 1.620 dollars vendredi à 15H55 GMT (17H55 à Paris), contre 1.638 dollars le vendredi précédent à la clôture.

Sur l'ICE Futures US de New York, la livre d'arabica pour livraison en juillet valait dans le même temps 157,80 cents, contre 161,65 cents sept jours auparavant.

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