PARIS (Reuters) - Société générale a publié jeudi des résultats trimestriels meilleurs qu'attendu grâce notamment à la croissance soutenue des revenus de ses activités de marché, à la maîtrise de ses charges et à la diminution du coût du risque, des performances saluées par une forte hausse en Bourse.

La troisième banque française cotée a réalisé au premier trimestre un bénéfice net part du groupe de 814 millions d'euros, à comparer à une perte de 326 millions sur la période correspondante de l'an dernier.

Son bénéfice net par action (BNPA) ressort à 0,79 euro et son produit net bancaire (PNB) a progressé de 20,8% sur un an à 6,245 milliards d'euros. Les analystes financiers tablaient en moyenne sur un PNB de 5,91 milliards et un BNPA de 0,23 euro selon le consensus Refinitiv.

L'action Société générale gagnait 4,06% à 24,60 euros à 10h18, la meilleure performance de l'indice CAC 40, alors en progression de 0,32%. Au plus haut depuis mars 2020, le titre affiche désormais un bond de près de 46% après une chute de 45% en 2020. L'indice Stoxx européen du secteur a quant à lui repris près de 25% depuis le 1er janvier après avoir reculé de 24,5% l'an dernier.

Les résultats du premier trimestre confortent la perspective d'un "fort rebond" sur l'ensemble de 2021, a déclaré le directeur général de Société générale, Frédéric Oudéa, lors d'une conférence de presse en ligne.

Dans les activités de banque de financement et d'investissement (BFI), la croissance des revenus a atteint 54,2% sur un an au premier trimestre à 2,51 milliards d'euros, au plus haut depuis le premier trimestre 2017.

A 851 millions, les revenus des activités Actions sont au plus haut depuis 2015 alors qu'ils étaient tombés à neuf millions seulement sur les trois premiers mois de l'an dernier.

Pour les analystes de J.P. Morgan, "la vigueur de la reprise dans les actions et la bonne tenue du PNB dans la banque de détail en France sont rassurantes et le consensus devra être revu à la hausse au vu du redressement des activités de marché et de la révision à la baisse de la prévision de coût du risque".

BAISSE DES FRAIS DE GESTION

Les revenus des activités de taux fixes et de changes (FIC), à 625 millions d'euros, ont progressé de 2,6% sur un an, une performance supérieure à celles affichées vendredi dernier par deux autres banques européennes, BNP Paribas et Barclays, mais en retrait sur celles des grandes banques d'investissement américaines.

Société générale doit présenter lundi prochain les conclusions de la revue stratégique de ses activités de BFI. Les performances du premier trimestre n'influenceront pas les conclusions de cette revue, a toutefois précisé Slawomir Krupa, directeur général adjoint en charge de ces activités.

La banque, qui s'est déjà retirée du marché des matières premières, a parallèlement engagé des négociations exclusives avec Amundi en vue de lui céder sa filiale de gestion d'actifs Lyxor et elle va fusionner ses deux principaux réseaux de banque de détail, avec à la clé la fermeture de 600 agences d'ici 2025 pour économiser 450 millions d'euros par an.

Le PNB des réseaux de banque de détail en France a reculé de 1,8% sur janvier-mars, mais son évolution sur l'ensemble de l'année devrait se situer entre -1% et +1%, a annoncé le DG adjoint en charge de la division, Sébastien Proto.

Société générale mise aussi sur le reflux du coût du risque, dont l'envolée liée à la crise du coronavirus avait fait basculer ses comptes dans le rouge au premier trimestre de l'an dernier: sur janvier-mars, il est revenu à 276 millions d'euros, soit 21 points de base de l'encours global, contre 820 millions un an plus tôt. Et il devrait être contenu entre 30 et 35 points de base sur l'ensemble de l'exercice, contre 64 points en 2020.

Le détail des résultats montre aussi une diminution de 2,2% des frais de gestion par rapport à l'an dernier.

(Édité par Blandine Hénault et Jean-Stéphane Brosse)

par Marc Angrand et Matthieu Protard