Le rapprochement des deux réseaux de banque de détail de Société Générale, Crédit du Nord et Société Générale, projet dévoilé fin septembre, se traduira par la suppression de près de 30% des agences. Dans le cadre de la réorganisation de sa banque de détail, la banque de La Défense a également annoncé l'accélération du développement de Boursorama, dont les comptes seraient positifs à hauteur de 100 millions d'euros en 2024. En hausse à l'ouverture, l'action Société Générale perd désormais 1,55% à 18,01 euros dans un contexte de baisse du secteur bancaire.

"Le groupe entend ainsi renforcer son positionnement différenciant sur le marché français en s'appuyant sur la complémentarité d'un modèle de banque de réseau alliant digital et expertise humaine et d'un modèle de banque entièrement digital", a souligné la banque dans son communiqué.

Le rapprochement des deux réseaux bancaires Crédit du Nord et Société Générale se traduira par la disparition de 600 agences d'ici 2025, leur nombre tombant à 1 500. L'objectif de cette fusion est de redresser la rentabilité de ce métier mis à mal par la faiblesse des taux d'intérêt et le développement des néobanques. Elle conduira à d'importantes synergies de coûts : plus de 350 millions d'euros en 2024 et environ 450 millions d'euros en 2025 par rapport à 2019. La base de coûts s'élèverait alors à 5 milliards d'euros.

Outre les fermetures d'agences, les économies viendront de l'utilisation d'un système informatique unique d'ici le premier semestre 2023 et du regroupement des fonctions centrales.

Cette restructuration devrait permettre à la banque détail d'atteindre une rentabilité des fonds propres normatifs d'environ 11% à 11,5% en 2025 en environnement Bâle 3, soit un niveau de plus de 10% en régime Bâle 4.

Le coût du projet est, lui, estimé entre 700 et 800 millions d'euros, dont environ 70% en 2021.

Le second volet de cette réorganisation prévoit l'accélération du développement de sa banque en ligne, Boursorama, qui vise 4,5 millions de clients en 2025 contre plus de 2,5 millions à l'heure actuelle. Cette phase accélérée d'acquisition de nouveaux clients jusqu'en 2023 occasionnera une perte cumulée d'environ 230 millions d'euros sur la période. Sur les 9 premiers mois de 2020, Boursorama affiche un bénéfice net de 43 millions d'euros, multiplié par deux sur un an.

Les comptes de Boursorama repasseront dans le vert en 2021. Elle cible alors un résultat net d'environ 100 millions et d'environ 200 millions en 2025. Ce dernier montant représente une rentabilité sur fonds propres normatifs supérieure à 25% (en Bâle 4).