Progressant de 5,93% à 26,34 euros, Société Générale domine l’indice CAC 40, sa bonne performance du premier semestre lui ayant permis à de relever ses objectifs 2021. La banque anticipe désormais des revenus en hausse sur l’ensemble des métiers alors qu’elle prévoyait précédemment une activité dans la banque de détail en France, comprise entre -1% et 1%. La banque de la Défense est en outre plus optimiste à propos de son coût du risque, désormais prévu entre 20 et 25 points de base rapporté aux encours de crédits, contre de 30 à 35 points de base auparavant et 64 en 2020.

Lors de la conférence de presse, la direction a expliqué qu'une baisse de 10 points de base en données annualisées représente une réduction du coût du risque de 500 millions d'euros. Société Générale peut se permettre d'être plus optimiste car elle a constaté très peu de matérialisation de défauts au deuxième trimestre, comme au premier trimestre.

La baisse plus prononcée que prévu du coût du risque est l'un des éléments clés qui ont permis à la banque de dévoiler des résultats meilleurs que prévu entre avril et juin. Il a été réduit de 88,9% à -142 millions d'euros, ressortant inférieur de 70% au consensus. Le montant des créances douteuses a reculé dans tous les métiers et toutes les zones géographiques.

Au cours d'une conférence de presse, son directeur financier William Kadouch-Chassaing a souligné que la banque avait maintenu une politique très prudente en matière de provisions, conservant son stock de 3,55 milliards d'euros de provisions constituées lors de la pandémie. Ce " coussin " est une façon de garantir les prochains trimestres, a ajouté le Directeur général, Frédéric Oudéa.

La nette baisse du coût du risque, le dynamisme de son activité et une bonne gestion des frais de gestion lui ont permis renouer avec les bénéfices entre avril et juin.

Société Générale affiche ainsi un résultat net, part du groupe, de 1,439 milliard d'euros contre une perte de 1,26 milliard d'euros, un an auparavant. Il dépasse largement le consensus s'élevant à 856 millions d'euros. Le produit net bancaire a augmenté de 18,2% (+20,5% en données comparables) à 6,26 milliards d'euros pour des coûts sous-jacents en augmentation de seulement 1,7%.

La banque a souligné que cette progression était uniquement imputable aux charges variables liées à la croissance des revenus et à la hausse des charges d'Ifric 21. Société Générale a ainsi vu son coefficient d'exploitation - indicateur mesurant l'efficacité d'une banque - s'est amélioré en passant en un an de 78% à 67%. Il est inférieur à son niveau pré-crise sanitaire d'environ 70% et reflète, selon le directeur financier, " le travail fondamental réalisé sur le point mort du groupe ".

Dans le détail, la banque de détail en France s'est en particulier distinguée, avec un bénéfice net, part du groupe, multiplié par 7,3 à 438 millions d'euros pour un produit net bancaire (hors PEL/CEL) en hausse de 8% à 1,889 milliard d'euros. Le marché visait un profit de seulement 268 millions d'euros.

S'agissant de ses activités de marché, ses métiers sur les actions ont vu leurs revenus être multipliés par 5 à 758 millions d'euros tandis qu'ils ont reculé de 33% dans le courtage Taux, Crédit et Change (FICC) à 470 millions d'euros. Le marché attendait respectivement 615 et 546 millions d'euros.

Grâce à ses bons résultats et à une une situation financière solide, Société Générale peut se permettre d'être plus généreuse avec ses actionnaires. En intégrant sa politique de distribution, elle a fini le trimestre avec un ratio de fonds propres durs de 13,4%, en repli de 0,1 point sur le trimestre.

La banque a confirmé le lancement, au quatrième trimestre, d'un programme de rachat d'actions, d'un montant d'environ 470 millions d'euros. Elle pourrait inscrire dans la durée de tels rachats, qui seraient limités à 20% de la distribution totale à ses actionnaires. Société Générale vise un taux de distribution de 50% du résultat net part du groupe sous-jacent. Elle a aussi enregistré une provision pour dividende par action de 1,2 euro au titre du premier semestre, cohérent avec son objectif de rémunération de ses actionnaires.