La pandémie a transformé les habitudes de travail du monde entier, allongé la journée de travail, et fait peser une énorme pression sur les épaules des salariés. Aux États-Unis, 67% des salariés pensent que les répercussions de la Covid-19 ont aggravé l'épuisement des employés, tandis qu'au Royaume-Uni, un cinquième des cadres envisagent de quitter leur emploi en raison de l'épuisement provoqué par la pandémie. Ces chiffres illustrent l'ampleur du défi que doivent relever les employeurs en matière de santé et de bien-être.

Alors que le taux de vaccination monte en puissance, les salariés retournent dans les usines, les bureaux et les magasins - et beaucoup d'entre eux reviennent avec de nouvelles attentes concernant leur lieu de travail et leurs employeurs.

« Nous entrons dans un monde où les points de vue des employeurs et des employés concernant le lieu de travail vont plus que jamais diverger », déclare Sylvia Metayer, Chief Growth Officer chez Sodexo.

Les employeurs devront combler ce fossé pour assurer une transition réussie vers un retour physique en entreprise, et pour retenir et attirer les meilleurs talents. Comment peuvent-ils y parvenir ?

Donner la priorité à la santé mentale

Au lieu de travailler à domicile, de nombreux salariés ont aujourd'hui l'impression de vivre sur leur lieu de travail. Ils éprouvent des difficultés à se déconnecter, ce qui impacte directement leur santé et leur bien-être. À l'échelle mondiale, le niveau de stress des salariés a augmenté - passant de 38 % en 2019 à 43 % en 2020 - et deux employeurs sur trois affirment que préserver le moral des employés a été un réel défi.

Cependant, alors que le déploiement de la vaccination contre la Covid-19 s'accélère dans le monde entier, moins de salariés déclarent avoir une santé mentale plus fragile (15 % en juin 2021 contre 18 % en octobre 2020 ), selon le Worklife Continuum Report de Sodexo, réalisé en partenariat avec Harris Interactive.

Malgré cela, la santé et la sécurité restent au cœur des préoccupations des équipes RH - et 80 % des salariés affirment qu'il est de la responsabilité de leur employeur de leur apporter des solutions pour prendre soin de leur bien-être mental2.

« Avec un personnel dispersé, nous passons beaucoup de temps devant la caméra », explique Sharon Findlay, Global SVP Human Resources chez Sodexo. « C'est une source de stress. Alors comment aider les gens à reprendre des forces ? Comment les aider à se sentir à l'aise ? Il nous incombe de veiller à ce que la santé mentale et le bien-être figurent vraiment parmi nos priorités. »

Pour mieux soutenir leurs collaborateurs dans cet environnement, les employeurs doivent déstigmatiser la santé mentale et promouvoir un dialogue ouvert à ce sujet. « La santé mentale des employés est extrêmement importante », déclare Ivan Ivanov, responsable de la santé au travail et de la santé sur le lieu de travail à l'Organisation mondiale de la santé. « Nous avons compris que ne pas aller bien est autorisé. Les employeurs doivent montrer à leurs collaborateurs que la santé - et cela inclut la santé mentale - est une composante de leurs activités et qu'ils s'en soucient ».

Mais les employés doivent également assumer une certaine responsabilité à cet égard, selon Mme Findlay. « C'est très fréquent de voir une personne partir une semaine en vacances et mettre une notification d'absence qui stipule qu'en cas d'urgence il/elle est joignable sur son portable », dit-elle. « Ne faites plus ça. Si c'est vraiment urgent, vos collègues sauront comment vous contacter. »

Il est toutefois encourageant de constater qu'un plus grand nombre d'employés franchit le pas et prend soin de sa propre santé mentale, puisque 22 % des personnes interrogées déclarent avoir consulté un médecin en face-à-face en juin 2021 contre 16 % en octobre 20201 et seulement 11 % en juin 2020.3

Instaurer une culture de la confiance

Les entreprises se doivent de clarifier leurs attentes quant à la disponibilité de leurs collaborateurs, suggère Tatjana Tasan, Chief People Officer chez MEETYOO, organisateur d'événements virtuels et de conférences numériques. Selon elle, les salariés se demandent désormais : « comment puis-je ou dois-je me comporter ? Qu'est-ce qui est toléré ? À quel moment dois-je m'adapter, ou à quel moment la société doit-elle s'adapter à moi ? ». Pour les employeurs et les managers, être capable de répondre à ces questions et de modéliser les attentes en conséquence sera essentiel pour maintenir l'engagement des collaborateurs.

Les managers doivent désormais se concentrer non plus sur les heures travaillées mais sur le résultat ou l'impact du travail fourni.

Pendant longtemps, nous avons travaillé sur la base de la confiance », déclare Mme. Tasan. « [Et accepté que] le moment où l'on travaille importe peu, comparé au résultat. Nous avons constaté que plus nous donnions de la flexibilité, plus cela produisait des résultats.

Nos recherches avec Harris Interactive le confirment. Les employés placent désormais la flexibilité du travail (52 %) au-dessus des autres avantages sociaux (51 %) tels que l'assurance, la garde d'enfants et les repas subventionnés - une tendance que Tasan a constatée tout au long de la pandémie. « Les gens acceptaient de faire des heures supplémentaires, de travailler en équipe et de travailler le week-end si la demande des clients l'exigeait, sachant que le lundi matin, ils n'étaient pas obligés d'être au bureau à huit heures - ils pouvaient venir quand ils le voulaient ou même changer de jour », dit-elle.

Pour créer cette culture de confiance, les employeurs doivent montrer l'exemple, dit Mme Findlay. « C'est sur ce point que nous nous concentrons aujourd'hui », dit-elle. « Les dirigeants sont un indicateur afin de mesurer les attentes. La proposition de valeur pour les employés est, dans une large mesure, ce que nous vendons à nos clients. Il est donc important d'être en mesure de tenir ce discours en interne et de défendre un cadre de travail qui contribue à améliorer la santé mentale et le bien-être. »

Un équilibre entre personnalisation et respect de la vie privée

Les frontières entre la vie professionnelle et la vie personnelle se sont envolées pendant la pandémie, il est donc crucial d'établir des limites claires autour de la confidentialité des données des employés et de ce qui est ou n'est pas acceptable.

Les entreprises doivent mettre en place de nouvelles dispositions et politiques pour assurer le retour de leurs collaborateurs sur le lieu de travail en toute sécurité. Elles devront donc s'orienter vers de nouvelles formes de collecte de données liées à la santé, telles que le dépistage et la traçabilité des contacts. Elles s'appuieront de plus en plus sur des outils numériques permettant de suivre les déplacements des employés afin de gérer la disponibilité et la demande de locaux et de services, dans le but de limiter la propagation de la Covid-19.

Mais les entreprises devront faire preuve de transparence quant à l'échange de données et de valeurs afin de persuader les employés de partager davantage leurs informations personnelles, explique Yannick Villar, Directeur et cofondateur de Wx, une société de conseil de Sodexo spécialisée dans la conception de l'expérience sur le lieu de travail.

« Nous entrons dans un monde où les employés devront être prêts à partager leurs données personnelles pour obtenir quelque chose de plus personnalisé ou sur-mesure en retour » - mais il y a là une crainte naturelle », dit-il. « La plus grande crainte est que leur employeur dise : « Vous êtes entré dans le bâtiment à 10h30. Qu'avez-vous fait depuis ? ». Les salariés se demandent ainsi : « Qu'est-ce que je donne et qu'est-ce que j'obtiens en retour ? ».

Par exemple, en partageant les détails du lieu et de l'heure à laquelle un employé a l'intention de travailler - ainsi que le type de travail qu'il effectuera - via une application, les employeurs pourraient être en mesure d'offrir une expérience de travail optimisée. Ce type de données pourrait aider à comprendre l'utilisation des espaces de travail physiques et à déterminer s'il est judicieux de travailler sur site, par exemple. Elles pourraient également permettre à un employeur d'adapter l'offre de restauration pour mieux prendre en charge la santé et le bien-être de ses employés s'il sait quels employés seront présents sur site un jour donné et quels sont leurs besoins alimentaires.

L'expérience règne en maître

Alors que vos employés s'adaptent à leurs nouveaux environnements de travail, vous devez garder une longueur d'avance sur leurs demandes. Cela signifie aligner vos politiques de collecte de données sur leurs attentes, placer la santé au cœur de votre stratégie d'entreprise et, surtout, instaurer une culture de la confiance.

Vos collaborateurs sont votre meilleur atout. En donnant la priorité à leur expérience dans ce nouveau monde du travail, vous serez davantage en mesure de performer et de maintenir votre avantage concurrentiel.

Cet article fait partie de la série d'articles de Sodexo "Experience Next" sur la transformation de la vie professionnelle et de la vie privée.

Qu'attendent les employés lorsqu'ils retournent sur le lieu de travail ?

1Sodexo/Harris Interactive, Worklife Continuum Report, Wave 5 Results
2ibid
3Sodexo/Harris Interactive, Worklife Continuum Report, Wave 5 Results
4ibid

21 février 2022

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Sodexo SA published this content on 21 February 2022 and is solely responsible for the information contained therein. Distributed by Public, unedited and unaltered, on 02 March 2022 14:27:02 UTC.