L'indice de base des prix à la consommation, qui inclut l'énergie mais pas les produits alimentaires frais, a progressé de 0,8% sur un an le mois dernier, comme en juin, montrent des données publiées vendredi par le gouvernement. Les économistes avaient anticipé en moyenne une légère accélération de l'inflation, à 0,9%.

L'objectif de la BoJ en la matière, maintes fois repoussé ces dernières années, est de 2%.

Hors énergie, l'inflation a légèrement accéléré, mettant fin à une série de trois mois de ralentissement. Cet indice dit "core-core", bien plus surveillé par la BoJ, a augmenté de 0,3% en juillet après +0,2% le mois précédent.

La faiblesse persistante de l'inflation empêche la BoJ de commencer à modifier le biais ultra-accommodant de sa politique monétaire. Elle constitue aussi un échec pour le Premier ministre, Shinzo Abe, engagé dans une campagne en vue de sa réélection à la tête du Parti libéral-démocrate (PLD) au pouvoir, qui affiche sa détermination à relancer la hausse des prix à la consommation.

"Les pressions sur les prix devraient s'intensifier d'ici à la hausse de la taxe sur la valeur ajoutée prévue l'année prochaine mais l'inflation devrait rester assez sensiblement inférieure à l'objectif de 2% de la BoJ", estime Marcel Thielant, économiste chez Capital Economics.

RÉDUIRE LES TARIFS DU MOBILE POUR DOPER L'INFLATION ?

La BoJ et le gouvernement ont du mal à faire évoluer la mentalité "déflationniste", ancrée depuis des décennies, qui empêche les entreprises de relever leurs prix de peur de perdre des consommateurs très sensibles au coût de la vie.

A cet obstacle structurel s'ajoute la pression que Tokyo veut exercer sur les opérateurs mobiles. Cité par plusieurs médias, le porte-parole du gouvernement, Yoshihide Suga, a déclaré que NTT Docomo, KDDI et SoftBank Group avaient les moyens de réduire de 40% le coût d'utilisation des smartphones.

En obtenant la baisse du coût de ces appareils pour les ménages, le gouvernement espère que les dépenses seront augmentées dans d'autres domaines et que cela aboutira à une hausse généralisée de la consommation.

Mais rien ne garantit cet effet de vases communicants et la baisse des prix de la téléphonie mobile pourrait au contraire faire retomber l'inflation en territoire négatif.

Des estimations officielles comme privées montrent qu'une réduction de 40% du coût de l'utilisation d'un smartphone pourrait amputer le taux d'inflation de 0,96 point de pourcentage.

(Leika Kihara et Kaori Kaneko, Benoit Van Overstraeten pour le service français, édité par Marc Angrand)

Valeurs citées dans l'article : NTT Docomo Inc, KDDI Corp, SoftBank Group Corp