Tokyo (awp/afp) - La Bourse de Tokyo a terminé jeudi en légère baisse, lestée par des craintes renouvelées sur le coronavirus après une explosion du nombre de nouveaux cas en Chine, que les autorités locales ont justifiée par une nouvelle méthode de calcul.

Au terme des échanges à Tokyo, l'indice vedette Nikkei s'est replié de 0,14% à 23.827,73 points, tandis que l'indice élargi Topix a perdu 0,34% à 1.713,08 points.

La province centrale du Hubei, foyer d'origine du coronavirus, a annoncé jeudi un bond record de l'épidémie dans la région, portant le total en Chine à près de 60.000 cas confirmés et au moins 1.355 morts.

Alors que les précédents bilans sur la progression de l'épidémie en Chine étaient plutôt rassurants, cette annonce a pesé jeudi dans l'humeur des investisseurs nippons, a déclaré auprès de l'AFP Ryuta Otsuka, stratégiste en chef chez Toyo Securities.

La place de Tokyo semble aussi "plus sensible" aux soubresauts de la crise sanitaire du Covid-19 que d'autres grandes Bourses mondiales, a par ailleurs observé Toshikazu Horiuchi, un courtier chez IwaiCosmo Securities interrogé par l'AFP.

Du côté des valeurs

NISSAN INQUIÈTE: le titre Nissan a reculé de 1,54% à 568,5 yens, alors que les résultats du troisième trimestre du constructeur automobile étaient attendus après la clôture de la Bourse de Tokyo. Ces derniers s'annoncent particulièrement mauvais, ce qui pourrait forcer l'allié de Renault à abaisser de nouveau ses objectifs annuels, selon le quotidien nippon Yomiuri Shimbun.

DENTSU VICTIME DE DÉPRÉCIATIONS: le géant japonais de la publicité et de la communication Dentsu a lâché 1,1% à 3.575 yens. Il a annoncé la veille qu'il était tombé dans le rouge en 2019, en raison de dépréciations passées au quatrième trimestre sur ses activités en Asie-Pacifique, plombées notamment par l'Australie et la Chine.

EFFET BOOMERANG POUR SOFTBANK: après avoir d'abord résisté en matinée, l'action SoftBank Group a fini par décrocher de 5,09% à 5.458 yens, subissant le contrecoup de son bond de près de 12% la veille grâce au feu vert de la justice américaine sur la fusion de sa filiale de téléphonie mobile Sprint avec T-Mobile US.

Après la clôture de Tokyo mercredi, le groupe avait aussi publié des résultats sur neuf mois très mitigés, mais son PDG Masayoshi Son a réaffirmé son optimisme. Il a aussi fait miroiter à ses actionnaires un futur programme de rachat d'actions, conformément au voeu du fonds activiste américain Elliott, fraîchement entré au capital du groupe. Le PDG a toutefois exclu de vendre davantage de parts dans le géant chinois du e-commerce Alibaba, la vache à lait du groupe pour le moment.

Du côté des devises et du pétrole

Le yen s'appréciait légèrement face au dollar, et beaucoup plus nettement face à l'euro, un mouvement défavorable pour les groupes exportateurs japonais.

Peu avant 07H00 GMT un dollar valait 109,81 yens, contre 109,88 yens la veille après la clôture de Tokyo, point de repère des investisseurs nippons.

Un euro s'échangeait pour 119,37 yens vers la même heure, contre 119,82 yens la veille après la fermeture du marché tokyoïte.

Plombé par les inquiétudes grandissantes sur l'économie européenne, l'euro est tombé mercredi à son plus bas niveau face au dollar depuis près de trois ans. Ce cours a quasiment stagné jeudi en Asie: vers 07H00 GMT un euro valait 1,0870 dollar, contre 1,0867 dollar la veille à 21H00 GMT.

Le marché du pétrole reprenait son souffle, après sa forte progression de la veille sur fond d'espoirs des courtiers d'une nouvelle réduction de la production des pays exportateurs d'or noir (groupe Opep+) pour endiguer la baisse des cours liée à l'épidémie de Covid-19.

Vers 06H50 GMT le prix du baril de brut américain WTI perdait ainsi 0,04% à 51,15 dollars, tandis que le cours du baril de Brent de la mer du Nord abandonnait 0,34% à 55,60 dollars.

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