On retiendra surtout qu'à horizon 2026, Soitec confirme son ambition d'atteindre €2 milliards de chiffre d'affaires, et de réaliser une marge d'EBITDA de 40%. 

L'objectif est assurément audacieux : il implique de doubler les ventes en trois ans, ainsi que d'atteindre une marge d'exploitation pré-amortissements comparable à celle de Texas Instruments et supérieure à celle d'Infineon — tous deux sur des métiers différents, certes, mais bénéficiant d'échelles incomparablement supérieures.

Soitec voit son marché adressable tripler d'ici la fin de la décennie. Une telle opportunité, sous réserve qu'elle existe réellement et soit bien saisie, ferait du groupe un véritable champion de la croissance. Entre 2006 et 2017, son chiffre d'affaires stagnait aux alentours de €250 millions. Il approche désormais €1.1 milliard d'euros.

Grâce à cette montée en échelle, et à l'exception de l'exercice 2019, Soitec a enchaîné six exercices profitables consécutifs. Sur une base diluée, le profit cash — ou free cash-flow — par action atteint ainsi €0.9 sur l'année fiscale 2023. C'est moins qu'en 2022, où il était de €1.1 par action, et qu'en 2021, où il atteignait €1.2.

Cette baisse était attendue suite à la normalisation post-pandémie. On notera à ce sujet que Soitec s'est refinancé de manière extraordinairement opportuniste en plein Covid : ces fonds quasi gratuits représentaient une aubaine historique pour un groupe à l'activité si capitalistique. 

Concernant la valorisation du moment, chacun tirera ses propres conclusions selon son appétence au risque.