Le secteur des semi-conducteurs est bien orienté en Europe grâce à Intel, qui a annoncé 20 milliards de dollars d’investissement afin construire deux nouveaux sites de production de semi-conducteurs en Arizona (Etats-Unis). Cette nouvelle est particulièrement favorable pour l’équipementier pour le secteur, ASML (+5,61% à 499 euros). Intel a d’ailleurs indiqué que, grâce une utilisation accrue de la technologie EUV, le développement de sa technologie de production en 7 nm « progressait bien ».

Elle devrait être utilisée pour la production en grands volumes à partir de 2023.

Les retards annoncés en juillet dernier dans cette technologie de production avaient ravivé les inquiétudes sur la position concurrentielle.

ASML est à la pointe de la technologie EUV, qui permet de poursuivre la réduction de la taille des transistors qui composent les puces.

Si deux sites seront construits aux Etats-Unis à partir de 2021, le groupe américain entend devenir " un important fournisseur de capacités de fonderie " dans ce pays, mais aussi " en Europe pour servir des clients dans le monde entier ". Pour cette industrie, une fonderie est une entreprise spécialisée dans la fabrication de semi-conducteurs pour le compte d'entreprises ne faisant que les concevoir.

Le nouveau patron d'Intel Pat Gelsinger prévoit d'annoncer la prochaine phase d'expansion des capacités aux États-Unis, en Europe et sur d'autres sites mondiaux dans le courant de l'année.

L'activité de fonderie du groupe constituera une nouvelle division, Intel Foundry Services (IFS), dirigée par le Dr Randhir Thakur, vétéran de l'industrie des semi-conducteurs, qui rendra compte directement à Pat Gelsinger. Elle fabriquera des puces conçues par Intel, mais également celles utilisant d'autres architectures.

Au-delà la pénurie actuelle des semi-conducteurs, les gouvernements américain et européens s'inquiètent d'une trop grande dépendance à l'égard de Taïwan où sont concentrés les fondeurs les plus importants et les plus avancés. Il s'agit d'un enjeu d'autant plus stratégique que Taïwan est dans le viseur de la Chine, dont l'objectif est de faire revenir l'ancienne Formose dans son giron. La Commission européenne a annoncé en mars avoir pour ambition que l'Europe fabrique au moins 20% de la production mondiale en valeur de puces d'ici 2030.

Intel devrait donc pouvoir compter sur des subventions des deux côtés de l'Atlantique pour soutenir son développement.