Il s'agit du deuxième grand groupe japonais à faire une telle annonce cette semaine après SoftBank Group qui va racheter pour 600 milliards de yens de ses propres actions

Le fabricant d'instruments Yamaha et la société de négoce Itochu ont également annoncé des plans de rachats d'actions lors de la publication de leurs résultats trimestriels.

Le nombre de plans de rachat d'actions annoncés par les sociétés cotées en Bourse a été multiplié par 2,5 au cours des cinq dernières années, selon la société de services de données financières IN Information Systems.

Le programme de rachat de Sony représente 2,36% des titres en circulation et courra jusqu'au 22 mars.

"Notre santé financière s'est suffisamment améliorée pour permettre les rachats (d'actions)", a déclaré Sony, ajoutant que la faiblesse actuelle de l'action avait également compté dans sa décision.

Pour Hiroyasu Nishikawa, analyste chez IwaiCosmo Securities, ce rachat montre à quel point Sony a changé car il prend davantage en compte les attentes des actionnaires.

"Cette annonce a eu lieu à un moment opportun et cela montre que le groupe est très attentif au marché", a-t-il déclaré.

LE TITRE SONY EN BAISSE 7,9% DEPUIS LE DÉBUT DE L'ANNÉE

Sony a augmenté régulièrement la rémunération des actionnaires ces deux dernières années grâce à une hausse du dividende qui représente 7,09% du bénéfice sur le dernier exercice fiscal, selon les données de Refinitiv. Mais ce ratio est encore loin des 22,5% versés par exemple par Apple.

Pour Stephen Givens, un avocat d'affaires, si les rachats d'actions de Sony et de SoftBank visent sans doute à renforcer le cours du titre, l'initiative participe aussi d'une tendance en oeuvre dans les entreprises japonaises qui voient des avantages dans ce type de plan par rapport aux dividendes versés en espèces.

"Un rachat d'actions donne aux actionnaires le choix de vendre ou de rester investir, alors qu'un dividende force tous les actionnaires non seulement à procéder à des cessions, mais également à payer des impôts sur le dividende en numéraire à un taux supérieur à celui qu'ils auraient payé s'ils revendaient leurs actions à la société", a-t-il déclaré.

Le géant japonais de l'électronique, qui était déficitaire il y a encore quelques années, a entrepris de se réinventer comme une entreprise spécialisée dans le divertissement, avec des revenus stables tirés de la musique et des jeux vidéo.

Mais la baisse des profits dans la division jeux de Sony suscite des interrogations sur les relais de croissance du groupe et les investisseurs, qui avaient salué sa mue en portant le cours de l'action à un pic de 11 ans en septembre se demandent aujourd'hui, où est le nouveau relais de croissance.

Lundi, Sony a annoncé le meilleur résultat trimestriel de son histoire, grâce notamment à l'acquisition de la maison de disques EMI, mais la faiblesse des ventes des consoles et l'abaissement de la prévision de bénéfice de sa division capteurs d'images, ont fait dévisser le titre de plus de 8% sur un séance ce jour là.

Avec l'annonce du plan du rachat d'action, l'action Sony a gagné plus de 4% ce vendredi mais, l'ensemble de la semaine s'est soldée par un repli de près de 11%, portant le recul depuis le début de l'année à 7,9% contre +1,6% pour le Nikkei 225 sur la période.

(Claude Chendjou pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten)

par Makiko Yamazaki et Junko Fujita