Tokyo (awp/afp) - Les Bourses en Asie hésitaient mercredi autour de l'équilibre, suspendues aux discussions en cours autour des droits de douane américains, jaugeant des indicateurs manufacturiers chinois sans éclat et digérant l'assouplissement sur les surtaxes automobiles américaines.

Vers 02h30 GMT à la Bourse de Tokyo, l'indice vedette Nikkei grimpait de 0,17% à 35'902 points, et l'indice élargi Topix de 0,36% à 2660 points.

La Bourse de Séoul cédait 0,59%. Sydney gagnait en revanche 0,25% et Taipei grappillait 0,03%.

Certes, Wall Street avait terminé en hausse la veille, "les investisseurs guettant des progrès dans les négociations commerciales" tandis que l'administration Trump lâchait du lest pour l'automobile, rappellent les experts de Standard Chartered.

Le président américain Donald Trump a signé mardi après la clôture de la Bourse un décret visant à éviter aux constructeurs automobiles produisant sur le territoire américain de payer un cumul de droits de douane sur les véhicules et les pièces détachées importées.

"Cette décision est un grand soulagement pour la Corée du Sud et le Japon, compte tenu de leur plus grande exposition aux exportations automobiles vers les Etats-Unis" et "ce nouvel assouplissement renforce les signaux suggérant que Trump pourrait abaisser certaines taxes douanières", estime Lloyd Chan, de la banque MUFG.

Pour autant, l'annonce peinait à rassurer: à Tokyo, les constructeurs Toyota (-1,61%), Honda (-0,24%) et Nissan (-1,05%) reculaient.

Dans l'ensemble, les investisseurs en Asie se montraient attentistes: "les négociations commerciales bilatérales entre plusieurs pays asiatiques et les Etats-Unis semblent avoir progressé, notamment avec Singapour, la Malaisie, la Corée du Sud et l'Inde", observe M. Chan.

Mais les marchés attendent de voir ce qu'il en ressortira concrètement. Le négociateur japonais, le ministre Ryosei Akazawa, est ainsi sur le point de repartir à Washington pour une deuxième séance de pourparlers.

Parallèlement, la Banque du Japon entamait une réunion de politique monétaire de deux jours, à l'issue de laquelle ses commentaires sur la situation seront scrutés.

"Il semble donc que les marchés restent dans l'expectative concernant l'évolution de la situation (commerciale) jusqu'à ce que des détails soient connus", insiste Kosuke Oka, de Monex Securities. D'autant que la saison des résultats d'entreprises bat son plein.

Places chinoises sous pression, contraction manufacturière

Dans l'immédiat, l'impact de la guerre douanière est déjà douloureux, comme le montre l'assombrissement des indicateurs macroéconomiques: l'activité manufacturière de la Chine a ainsi diminué beaucoup plus qu'attendu en avril, selon des données officielles publiées mercredi, reflétant l'intensification du bras de fer sino-américain.

Les places chinoises étaient partagées vers 02h30 GMT: à Hong Kong, l'indice Hang Seng perdait 0,34%, mais l'indice composite de Shanghai stagnait (-0,07%) et celui de Shenzhen gagnait 0,78%.

Le géant japonais de l'électronique Sony s'est envolé de presque 7% mercredi à Tokyo, après des informations de Bloomberg évoquant son intention de scinder, pour mieux la valoriser, son activité semi-conducteurs. L'entité pourrait peser jusqu'à 50 milliards de dollars.

Le titre Sony a gagné jusqu'à 6,8% avant de modérer ses gains. Il bondissait encore d'environ 5,1% à la mi-journée, sur un marché tokyoïte à l'équilibre.

Sony a démenti, assurant n'avoir "aucun projet concret". "Pour l'activité puces, qui fabrique des capteurs d'image de pointe (pour smartphones), une scission apporterait une flexibilité accrue" tout en permettant à Sony d'investir davantage dans ses activités de divertissement et contenus qui tirent la croissance du groupe, estime cependant Bloomberg.

Le dollar souffle, le pétrole décroche

La monnaie japonaise était quasi stable (-0,07%) à 142,43 yens pour un dollar.

Le billet vert reprenait son souffle après sa nette progression de mardi, dopée par l'assouplissement temporaire des surtaxes douanières sur le secteur automobile.

Pâtissant du regain d'appétit pour le risque, l'or cédait 0,25% à 3309 dollars l'once.

A l'inverse, le marché du pétrole creusait ses pertes mercredi après son fort décrochage de la veille, toujours plombé par les craintes de ralentissement économique et par les incertitudes sur une augmentation de la production d'or noir de l'Opep+.

Vers 02h30, le baril de WTI américain reculait de 0,61% à 60,06 dollars, et celui de Brent de la mer du Nord de 0,56% à 63,89 dollars.

afp/lf