New York (awp/afp) - L'investisseur activiste Blackwells Capital a envoyé lundi une lettre au conseil d'administration de Peloton pour exiger le départ immédiat du patron du spécialiste des vélos d'appartement ainsi que la vente de l'entreprise, qui traverse une crise sans précédent.

Dans le courrier, le responsable des investissements de Blackwells, Jason Aintabi, fait part de ses "graves inquiétudes au sujet des performances et de la direction de l'entreprise ainsi que des échecs persistants de son équipe dirigeante."

L'action de Peloton a été suspendue et a dégringolé jeudi dernier à Wall Street après des informations de la chaîne CNBC selon lesquelles la production de ses vélos et tapis de course connectés avait été interrompue en raison d'une chute de la demande.

Faisant partie des entreprises ayant le plus profité des confinements et restrictions sanitaires en 2020, Peloton n'a pas su bien gérer la sortie de pandémie. Son titre a chuté de plus de 75% l'an dernier et de près de 25% depuis janvier.

"L'entreprise est aujourd'hui dans une situation moins favorable qu'avant la pandémie avec des coûts fixes élevés, un trop grand inventaire, une stratégie molle, des employés découragés et des actionnaires mécontents", assène M. Aintabi.

L'actionnaire activiste est particulièrement remonté contre le PDG et cofondateur John Foley, accusé, entre autres, d'avoir trompé les investisseurs sur les besoins en capitaux de Peloton, de s'être montré incapable d'anticiper la demande des consommateurs ou encore d'avoir embauché sa femme à un rôle dirigeant.

"Les actionnaires ont perdu près de 40 milliards de dollars alors que M. Foley a vendu régulièrement et à de multiples reprises des actions, récoltant plus de 115 millions de dollars de bénéfices", s'indigne le responsable de Blackwells.

Une fois débarrassé de son encombrant patron, l'actionnaire activiste souhaite que Peloton soit revendue à une entreprise spécialisée dans les technologies, la vidéo à la demande, le métavers ou les équipements de sport, citant comme exemples Apple, Disney, Sony et Nike.

"Comme tenu du pétrin dans lequel s'est mis Peloton en tant qu'entreprise indépendante, nous sommes convaincus que l'un ou plusieurs de ces acquéreurs stratégiques pourraient apporter bien d'avantage de valeur et générer bien moins de risque pour les actionnaires que n'est susceptible de le faire Peloton tout seul", estime M. Aintabi.

Peloton doit publier ses résultats trimestriels le 8 février. M. Foley a prévu à cette occasion de fournir des détails supplémentaires sur la situation de l'entreprise.

Avant l'ouverture de Wall Street, son action abandonnait près de 4%, à 25,99 dollars dans les échanges électroniques.

afp/al