Spie s'élève au-dessus du lot aujourd'hui au SBF 120, avec un bond de plus de 7,6% à 21,14 euros, après avoir annoncé son retrait dans le dossier Equans. Le spécialiste des services multi-techniques dans les domaines de l’énergie et des communications a en effet annoncé hier soir qu'il n'irait pas au bout du processus concurrentiel pour l’acquisition de la filiale d'Engie, suivant ainsi l'exemple du fonds Carlyle, qui a lui aussi jeté l'éponge fin septembre.

Spie, qui avait déposé une offre non engageante début septembre et avait été sélectionnée par le vendeur pour participer à la phase de due diligence, explique sa décision par le fait que "les informations rendues disponibles dans le cadre de ce processus de due diligence ne sont pas suffisantes pour lui permettre de formuler, dans le délai imparti, une offre ferme conforme à ses exigences et objectifs".

L'opération paraissait de toute manière, aux yeux des analystes, beaucoup trop grosse pour un tel groupe: Equans compte en effet quelques 74 000 salariés, dont 27 000 en France, et a réalisé un chiffre d'affaires de 12,5 milliards d'euros l'an dernier, versus 45 500 salariés et 7 milliards d'euros de chiffres d'affaires pour Spie.

Dans une note publiée début septembre, UBS faisait remarquer que, même si les fusions font partie de l'ADN de Spie, sa plus importante acquisition ces dernières années (celle de SAG en 2017) "ne représentait que 1,3 milliard d'euros" de chiffre d'affaires, soit presque 10 fois moins qu'Equans aujourd'hui.

Invest Securities avait également calculé de son côté que l'augmentation de capital prévue par Spie pour financer l'opération aurait pu représenter entre 2,5 et 3 milliards d'euros, quasiment l'équivalent de sa capitalisation boursière à l'heure actuelle. 

Qui plus est, le groupe ne partait clairement favoris face aux deux autres mastodontes français, Bouygues et Eiffage, eux aussi prétendants au rachat d'Equans.

Spie aurait donc t-il eu les moyens de ses ambitions ? Si tout le monde s'accorde à dire qu'une victoire dans ce dossier lui aurait été bénéfique et aurait créé un champion européen des services multi-techniques, peu d'investisseurs semblaient toutefois y croire. Preuve en est la chute de plus de 4% du titre le 6 septembre, lors de l'annonce du dépôt de l'offre, puis le gain du jour après son renoncement.