Stockholm (awp/afp) - Spotify a annoncé mercredi un rare bénéfice net au premier trimestre et une nouvelle forte progression de ses abonnés payants après de récents lancements du numéro un mondial du streaming musical dans plus de 80 nouveaux pays.

Fin mars, le nombre d'utilisateurs a atteint un total de 356 millions, avec une hausse de 21% du nombre d'abonnés payants sur un an, à 158 millions, dans la fourchette haute des prévisions du groupe et proche des attentes des analystes.

Au premier trimestre, Spotify, basé à Stockholm mais coté à New York, est passé dans le vert avec un petit bénéfice net de 23 millions d'euros, contre une perte de 145 millions un an plus tôt, grâce à l'effet paradoxal de la récente baisse de son action qui réduit ses charges de rémunération.

Le chiffre d'affaires a lui progressé de 16% sur un an, à 2,15 milliards d'euros, indique la plateforme audio dans son rapport trimestriel. Il est constitué à 90% par les abonnés payants, pour seulement 10% pour les utilisateurs du service diffusant des publicités.

En février, le groupe suédois a annoncé son lancement dans plus de 80 nouveaux pays réunissant un milliard d'habitants, dont des pays très peuplés comme le Nigeria, le Pakistan ou le Bangladesh. Ces lancements ont porté sa présence à la très grande majorité des pays du monde - près de 170.

"Nous sommes satisfaits des contributions des nouveaux marchés, la Corée du Sud étant le moteur principal", a souligné Spotify mercredi.

Selon ses dernières prévisions, le groupe prévoit d'atteindre entre 162 et 166 millions d'abonnés payants à la fin du deuxième trimestre. D'ici à la fin de l'année, Spotify compte avoir entre 402 et 422 millions d'utilisateurs, dont 172 à 184 millions d'abonnés payants.

La plateforme investit également massivement dans le podcast, avec plusieurs acquisitions dont l'américain Megaphone et plusieurs lancements de prestige, dont une série d'émissions réunissant l'ancien président Barack Obama et le géant du rock américain Bruce Springsteen.

le patron intéressé par Arsenal

Depuis son entrée en Bourse en 2018, c'est seulement le cinquième trimestre dans le vert de Spotify. L'entreprise n'a jamais dégagé de bénéfice net sur une année entière malgré son succès sur le marché de la musique en ligne, où elle devance de loin ses principaux rivaux Apple Music et Amazon Music.

L'an passé, le fleuron suédois de la musique en ligne avait triplé sa perte nette à 581 millions d'euros, du fait notamment de la bonne performance de son action qui fait s'envoler ses charges de rémunération. L'ex-start up stockholmoise utilise en effet un mécanisme de rémunération de ses employés indexé sur le cours de Bourse.

Après avoir atteint un record historique à près de 365 dollars mi-février, l'action Spotify a reculé sous la barre des 300 dollars ses dernières semaines.

Rare fleuron européen de l'Internet, le groupe pèse actuellement 55 milliards de dollars de valorisation boursière.

Le cofondateur et dirigeant de Spotify, le milliardaire suédois Daniel Ek, a attiré les projecteurs sur lui vendredi en affichant son intérêt à racheter le club londonien de football d'Arsenal, même si son propriétaire américain Stan Kroenke a affirmé qu'il n'était pas à vendre.

afp/rp