par Christoph Steitz et Tom Käckenhoff

FRANCFORT/DÜSSELDORF (Reuters) - Le groupe Liberty Steel a soumis vendredi une offre non contraignante au conglomérat allemand Thyssenkrupp pour le rachat de sa division sidérurgie.

"Liberty Steel est convaincu qu'une fusion avec Thyssenkrupp Steel Europe peut être la bonne réponse d'un point de vue économique, social et environnemental", a déclaré Liberty Steel Group dans un communiqué sans divulguer les détails financiers de l'offre.

Thyssenkrupp a déclaré étudier attentivement la proposition tout en poursuivant les discussions avec d'autres repreneurs potentiels.

Un rapprochement entre les deuxième et quatrième plus importants aciéristes d'Europe marquerait la dernière tentative de consolidation dans le secteur sur le continent après le refus des autorités européennes du projet de coentreprise entre Thyssenkrupp et l'indien Tata Steel.

Liberty Steel est une division du conglomérat britannique GFG, qui détient les activités familiales du magnat des matières premières, Sanjeev Gupta.

Active au niveau mondial, l'entreprise dispose d'une capacité annuelle de 13 millions de tonnes en Europe, soit 72% du total, et emploie 17.000 personnes sur le continent contre environ 27.000 personnes pour Thyssenkrupp.

Le signe d'intérêt de Liberty Steel pour la branche sidérurgie de Thyssenkrupp intervient alors que des salariés du groupe allemand appellent le gouvernement à sauver l'activité sidérurgique qui a subi une perte d'exploitation de 700 millions d'euros sur neuf mois.

L'offre de Liberty Steel présente "un fort potentiel après une performance désastreuse de l'action, reflet du chaos au sein de l'entreprise", a déclaré un trader.

En Bourse, le titre reprend 14,25% à 09h26 GMT mais affiche toujours une chute d'environ 60% depuis le début de l'année.

La présidente du conseil de surveillance de Thyssenkrupp, Martina Merz, a déclaré début octobre envisager toutes les options, y compris la vente d'une participation au gouvernement allemand.

Jusqu'à présent, le ministre de l'économie Peter Altmaier s'est opposé à cette idée, préférant un soutien économique pour faciliter la transition vers la production d'acier à l'aide d'hydrogène.

Thyssenkrupp étudie également des rapprochements éventuels avec le groupe allemand Salzgitter, le suédois SSAB et l'indien Tata, ont déclaré des sources à Reuters.

(version française Laetitia Volga, édité par Patrick Vignal)