Hong Kong (awp/afp) - La banque Standard Chartered a réduit mercredi sa prévision de croissance pour 2020 en raison de plusieurs facteurs "externes" comme la récession à Hong Kong, son plus gros marché, et l'impact encore inconnu de l'épidémie de coronavirus.

La banque dont le siège est à Londres mais qui est très tournée vers l'Asie a publié mercredi un bénéfice avant impôts de 4,2 milliards de dollars sur l'année 2019, en hausse de 8% par rapport à l'exercice précédent.

Le directeur général du groupe Bill Winters a cependant fait état d'un "environnement extérieur de plus en plus difficile".

Il a expliqué dans un communiqué accompagnant les résultats de la banque que son établissement devait composer avec la baisse des taux d'intérêts, le ralentissement de l'économie mondiale, la guerre commerciale sino-américaine et l'impact de mois de crise politique dans l'ex-colonie britannique l'an passé.

Désormais, le contexte économique souffre en plus de la propagation de l'épidémie de coronavirus née en Chine en décembre.

"Notre plus grand marché, Hong Kong, a plongé dans la récession, sous l'effet cumulé de la dispute commerciale sino-américaine, du ralentissement de la croissance économique en Chine et de l'instabilité sociale locale", a dit M. Winters.

"Plus récemment, l'apparition du nouveau coronavirus (Covid-19) va impliquer des conséquences humaines et économiques imprévisibles."

"Ces défis externes signifieront que la croissance des bénéfices en 2020 devrait être inférieure à la fourchette de 5 à 7% que nous avions anticipée", a-t-il poursuivi, tout en jugeant que ces problèmes seraient "transitoires".

"L'assouplissement synchronisé des politiques monétaires mondiales qui a débuté en 2019 devrait stimuler la croissance, même s'il y a toujours un délai", veut croire cet ancien de JPMorgan arrivé à la direction générale de StanChart en 2015.

"Et en plus de ce soutien monétaire, la Chine et l'Inde, qui sont de loin les deux plus gros moteurs de la croissance mondiale, ont une marge de manoeuvre budgétaire pour soutenir la croissance."

En 2019, StanChart a connu une croissance de 3% dans les régions de la "grande Chine" et de l'Asie du Nord. La zone "Afrique et Moyen-Orient" est celle qui a le plus progressé avec une croissance de 29%.

Le président de la banque Jose Vinals a estimé que les contextes géopolitiques et sociaux étaient "plus incertains que jamais".

"Cela signifie que l'instabilité et les changements rapides sont devenus la nouvelle norme."

La semaine dernière, le géant bancaire HSBC, qui emploie 235.000 collaborateurs, a dévoilé des projets de réorganisation radicaux impliquant la suppression de 35.000 emplois en trois ans et une réduction de ses activités aux Etats-Unis et en Europe, après avoir essuyé en 2019 une chute de 53% de son bénéfice net.

Hong Kong, territoire chinois disposant d'une large autonomie et place financière internationale, a vu son produit intérieur brut (PIB) se contracter de 1,2% l'an dernier, selon des données officielles publiées lundi.

Il s'agit de la première contraction annuelle de l'économie de l'ex-colonie britannique depuis une décennie.

afp/al