par David Lawder
COLLEGE PARK, Maryland, Etats-Unis, 5 décembre (Reuters)
- L es représentants de l'Union européenne (UE) devraient relayer
plus fermement ce lundi auprès de leurs homologues américains
leurs critiques concernant les crédits d'impôts et subventions
prévus par l'Inflation Reduction Act (IRA) de l'administration
Biden, et notamment leur impact délétère pour la filière
européenne des véhicules électriques.
Le conseil ministériel du commerce et de la technologie
(TTC) Etats-Unis-Union européenne prévu ce lundi sur le campus
de l'université du Maryland, à College Park, doit aborder la
question de ce plan dont les Européens redoutent l'impact sur
l'économie du bloc.
Les Vingt-Sept s'inquiètent notamment du bonus de 7.500
dollars prévu pour l'achat de véhicules électriques produits
dans des usines américaines et équipés d'une batterie produite
aux États-Unis, qui devraient notamment profiter à Tesla
et Ford.
Ces subventions massives risquent en revanche de lourdement
pénaliser la filière européenne, notamment les constructeurs
automobiles allemands et les équipementiers français comme Valeo
, auprès desquels ils se fournissent.
Le ministre français de l'Economie et des Finances Bruno Le
Maire, qui collabore sur ce dossier avec le ministre allemand de
l'Economie Robert Habeck, a expliqué lundi sur France Inter que
les Européens allaient tenter de regarder si "les produits
industriels verts" fabriqués dans l'UE peuvent être inclus dans
la liste des bénéficiaires des subventions et avantages fiscaux
prévus par l'IRA, en citant l'exemple de batteries électriques
européennes montées sur des véhicules vendus aux Etats-Unis.
Mais il a surtout insisté sur la nécessité d'un "sursaut
européen", jugeant insuffisantes les mesures mises en oeuvre
jusqu'ici.
"Il faut un IRA européen", a-t-il dit, en ajoutant qu'"il ne
faut pas hésiter à prononcer ce mot de préférence européenne".
Le projet de communiqué conjoint post-TTC que Reuters a
pu consulter, daté du 1er décembre et encore susceptible d'avoir
été modifié, ne mentionnait aucune mesure spécifique.
"Nous reconnaissons les inquiétudes de l'Union
européenne et soulignons notre engagement à y répondre de façon
constructive", a-t-on pu lire dans ce document.
Selon un porte-parole du Conseil de sécurité nationale
de la Maison blanche, les Américains sont "déterminés à
continuer de tenter de mieux cerner les préoccupations
européennes" dans le cadre d'un groupe de travail dédié
récemment mis en place.
Côté américain, les participants à la réunion de lundi sont
le secrétaire d'Etat Antony Blinken, la secrétaire au Commerce
Gina Raimondo, la représentante au Commerce Katherine Tai,
tandis que l'UE sera représentée par les vice-présidents de la
Commission européenne Valdis Dombrovskis et Margrethe Vestager.
(Reportage David Lawder, avec la contribution de Foo Yun Chee à
Bruxelles ; version française Myriam Rivet, édité par Kate
Entringer)