Rome (awp/afp) - Les titres Fiat Chrysler Automobile (FCA), Ferrari, CNH Industrial et Exor, la holding de la famille Agnelli, limitaient leurs pertes lundi matin à la Bourse de Milan, après avoir chuté à l'ouverture plombés par l'annonce du départ de Sergio Marchionne gravement malade.

Les trois groupes contrôlés par la famille Agnelli ont tous ouvert en baisse de plus de 4% avant de se reprendre un peu: vers 11H00 (09H00 GMT), FCA reculait de 1,24% à 16,212 euros, Ferrari de 2,92% à 116,3 euros, CNH Industrial de 2,27% à 8,622 euros et qu'Exor de 2,26% à 55,32 euros.

Tous quatre en bas du classement, ces titres tiraient dans le rouge un marché par ailleurs plutôt serein: l'indice FTSE Mib était en légère baisse de 0,11% à 21.771 points.

Fiat Chrysler a perdu ce week-end son patron emblématique, Sergio Marchionne, 66 ans, hospitalisé pour une opération fin juin en Suisse et qui "ne reviendra pas au travail", selon le groupe, en raison de graves complications survenues en fin de semaine dernière.

Réunis en urgence samedi, les administrateurs de FCA, Ferrari et CNH Industrial ont désigné quatre personnalités pour reprendre le lourd héritage et toutes les casquettes de ce bourreau de travail.

Le patron de Jeep, Mike Manley, qui a fait du constructeur américain le joyau de FCA, prend la tête du groupe automobile. Louis Camilleri, patron de Philip Morris, devient administrateur délégué de Ferrari, dont John Elkann, président de FCA et petit-fils d'Umberto Agnelli, prend la présidence.

Et c'est une femme, Suzanne Heywood, qui arrive à la tête de CNH Industrial, le groupe de gros engins et camions issu d'une scission en 2011.

En 14 ans, Sergio Marchionne a profondément remodelé Fiat, le premier employeur privé d'Italie, d'abord en redressant l'entreprise, puis en l'alliant en 2009 à l'américain Chrysler, tout en le scindant en trois avec la création de CNH Industrial et le détachement de Ferrari.

Le chef du gouvernement italien, Giuseppe Conte, a fait part de son "profond regret" face à la maladie de M. Marchionne, que Silvio Berlusconi a décrit comme "le N.1 des managers italiens (...), le symbole du génie italien dans le monde".

M. Marchionne avait déjà préparé sa succession pour passer la main l'année prochaine, et beaucoup, à commencer par M. Elkann dans un courrier aux salariés de FCA, ont insisté sur les capacités de M. Manley, qui a été au coeur de l'élaboration du plan stratégique 2018-2022 présenté début juin, à assurer la continuité.

Mais des experts ont aussi relevé que ce Britannique discret n'était peut-être pas aussi armé que M. Marchionne, l'enfant des Abruzzes devenu Canadien, diplômé en droit, en management mais aussi en philosophie, qui a réussi à conquérir politiciens, médias et syndicalistes, en particulier en Italie.

M. Manley était à Turin lundi matin, pour une série de réunions avec les principaux responsables du groupe. Il s'agit de réunions prévues de longue date en vue de la publication mercredi des résultats du groupe au deuxième trimestre 2018, a précisé un porte-parole de FCA.

afp/rp