Stellantis N : La valeur du jour à Paris - Stellantis en berne après l'annonce de la retraite de Carlos Tavares en 2026
Le 11 octobre 2024 à 11:53
Partager
Stellantis (-3,9% à 11,714 euros) est lanterne rouge du CAC 40 après avoir confirmé le lancement du processus formel d’identification d’un successeur à son patron Carlos Tavares. Le maître d'oeuvre de la création du groupe en 2021 prendra sa retraite à la fin de son mandat de CEO au début de 2026. Le constructeur, qui traverse actuellement une mauvaise passe, affiche la plus forte baisse du CAC 40 depuis le 1er janvier, à près de 45% après avoir lancé le 30 septembre un lourd avertissement sur ses résultats 2024.
Un abaissement des perspectives plus sévère que prévu
Bloomberg a annoncé fin septembre que le président de Stellantis John Elkann était à la recherche d'un successeur pour Carlos Tavarès, mécontent de la performance commerciale en Amérique du Nord, autrefois vache à lait du groupe, et où les ventes ont beaucoup ralenti.
UBS a souligné que l'avertissement du 30 septembre avait surpris par son ampleur. Stellantis vise un résultat opérationnel 2024 inférieur de 40% au consensus et un free cash-flow industriel entre -5 milliards et -10 milliards d'euros, au lieu du free cash-flow industriel "positif" visé précédemment.
Stellantis a invoqué alors une "détérioration du contexte automobile mondial marquée par une prévision de marché 2024 en baisse par rapport au début de l'année, alors même que la concurrence s'est intensifiée en raison de l'augmentation de l'offre et d'une concurrence chinoise accrue".
Du changement aux postes-clés
L'annonce du futur départ de Carlos Tavares s'accompagne du renouvellement de l'état-major du groupe, "afin de simplifier et d'améliorer la performance de son organisation dans un environnement mondial turbulent". Un de ses dirigeants pourrait lui succéder.
Doug Ostermann est nommé "chief financial officer", soit directeur financier, succédant à Natalie Knight qui quittera la société. L'Américain était depuis 2021 directeur financier du groupe pour la Chine, et Grégoire Olivier lui succède à ce poste.
Antonio Filosa est nommé " north America region chief operating officer ", en complément de son rôle de " Jeep brand CEO " en remplacement de Carlos Zarlenga dont le prochain poste "fera l'objet d'une nouvelle annonce". Jean-Philippe Imparato est pour sa part nommé " enlarged Europe region chief operating officer " en plus de son rôle global de " Pro One business unit CEO " succédant à Uwe Hochgeschurtz qui quittera la société.
Vice-président de Fiat, John Elkann, alias Jaki, est le petit fils du légendaire patron de la firme italienne de voitures Giani Agnelli. Il est également le Président de Exor, la holding de la famille Agnelli qui détient en plus des 30% dans Fiat, 2,4% d'Intesa San Paolo et 62% dans le prestigieux club de foot « la Juventus de Turin ».
Après l'obtention de son baccalauréat en 1994 au lycée Victor Duruy à Paris, John Elkann entame des études d'ingénieur à l'université Polytechnique de Turin où il obtient son diplôme en 2000. Parallèlement, il effectue de nombreux stages dans les filiales de la holding en Angleterre, en Pologne, et en France.
John Elkann débute sa carrière chez General Electrics à New York, mais en 1997, le décès d'un cancer foudroyant de son cousin Giovanni Albert, pressenti pour reprendre les rênes, précipite l'entrée de John Elkann au conseil d'administration de Fiat, alors qu'il a tout juste 22 ans.
En 2003, John Elkann rejoint EXOR (Anciennement IFIL). Au décès de son grand père en 2004, il accède à la vice-présidence du groupe où il a l'occasion de travailler sur un très grand plan de restructuration de la firme italienne. En 2008, il succède à Gianluigi Gabetti à la Présidence d'un des plus grands groupes financiers d'Italie.
Vice-président de la Fondation Agnelli et Président de La Stampa, le quotidien italien propriété du groupe Fiat, John Elkann mène avec Sergio Marchionne, administrateur délégué, réputé pour sa compétence, une politique de rupture avec la culture d'entreprise familiale héritée des Agnelli.
Avec 185 000 salariés, 178 établissements, et un chiffre d'exploitation de 3,36 milliards d'euros en 2008, Fiat a réussi à consolider son assise et à faire mieux que ses concurrents dans un marché automobile chahuté par la crise financière.
Stellantis N.V. figure parmi les principaux constructeurs automobiles mondiaux. L'activité s'organise essentiellement autour de 4 pôles :
- vente de véhicules particuliers et utilitaires : marques Abarth, Alfa Romeo, Chrysler, Citroën, Dodge, Fiat, Jeep, Lancia, Opel, Peugeot, Ram, Vauxhall, Free2move et Leasys ;
- vente de véhicules de luxe : marques Maserati et DS Automobiles ;
- vente d'équipements automobiles : systèmes d'intérieur, sièges d'automobile, extérieurs d'automobile, systèmes de contrôle des émissions, etc. ;
- autres : prestations de financement des ventes (achat, location, crédit-bail, etc.), prestations de services après-vente, etc.
La répartition géographique du CA est la suivante : Pays Bas (0,8%), Amérique du Nord (46,7%), France (9,5%), Brésil (7,3%), Italie (6,2%), Allemagne (5,5%), Royaume Uni (4,4%), Chine (0,6%) et autres (19%).