Dans la plainte déposée hier devant un tribunal fédéral de Manhattan, les actionnaires affirment que le constructeur automobile les a trompés en faisant des évaluations "exagérément positives" des stocks, du pouvoir de fixation des prix, des nouveaux produits et de la marge d'exploitation. Ils expliquent que les masques sont tombés le 25 juillet, lorsque Stellantis a annoncé que le bénéfice d'exploitation ajusté du premier semestre avait chuté de 40%, en-deçà des prévisions du marché. Le titre coté aux Etats-Unis avait perdu près de 10% en deux séances après l'annonce.

Le constructeur a fini de manger son pain blanc en bourse
"Ce procès est sans fondement et la société a l'intention de se défendre vigoureusement", a déclaré Stellantis dans une réaction transmise à Reuters. La plainte vise également le directeur général Carlos Tavares et la directrice financière Natalie Knight.
Créée en 2021 par la fusion de Fiat Chrysler et de la société française PSA, Stellantis compte 14 marques, dont Alfa Romeo, Citroën, Dodge, Jeep, Maserati, Opel, Peugeot, Citroën ou RAM.
Un sport national aux Etats-Unis
Aux Etats-Unis, il est assez fréquent que les actionnaires intentent des poursuites contre des entreprises après une chute inattendue en bourse. Des dizaines de cabinets d'avocats poussent les petits porteurs à les mandater dès qu'ils pressentent qu'un dossier peut leur faire gagner gros. Dans le cas de Stellantis, des communiqués de cabinets d'avocats sont apparus sur les réseaux des diffuseurs habituels, à l'image de celui-ci.
La sanction du constructeur était d'autant plus forte qu'il passait pour être le bon élève de la classe depuis plusieurs années. Le choc de réalité a été brutal, enfonçant le titre sur les multiples de valorisation extrêmement faibles.