Les ministres des Finances et les banquiers centraux du G20 réunis vendredi et samedi à Shanghai ont déclaré que les outils de la politique monétaire ne suffiraient pas à faire sortir l'économie mondiale de sa torpeur.

Dans leur communiqué, les ministres des Finances et banquiers centraux ont également pointé une série de risques qui menacent la croissance, évoquant la volatilité des flux de capitaux, la chute des cours des matières premières et les retombées potentielles d'un éventuel Brexit, une sortie de la Grande-Bretagne de l'Union européenne.

Mais ils n'ont annoncé aucun programme spécifique de dépenses concertées pour stimuler l'économie mondiale, ce que les investisseurs attendaient pourtant après l'accès de faiblesse subi en début d'année par les marchés, lié principalement au ralentissement chinois.

"Le fait que le G20 n'ait pris aucune nouvelle mesure devrait être accueilli avec découragement et un recul probable des marchés d'actions", dit Richard Edwards chez HED Capital.

Phoebus Theologites, co-fondateur du fonds d'investissement SteppenWolf Capital, a estimé pour sa part que l'euro pourrait s'apprécier face au dollar, le G20 ayant alimenté les doutes sur l'efficacité de la politique monétaire de soutien à la croissance menée par la Banque centrale européenne (BCE).

Or une hausse de l'euro, qui freine les exportations européennes, tend à peser sur les marchés d'actions en Europe.

La réunion de Shanghai a entre autres été l'occasion de révéler les divergences entre les grandes économies mondiales quant à l'opportunité de s'appuyer sur la dette pour soutenir la croissance et au recours à des taux négatifs de la part de certaines grandes banques centrales.

L'Allemagne a montré peu d'enthousiasme vis-à-vis de nouvelles mesures de relance, son ministre des Finances, Wolfgang Schäuble, ayant déclaré vendredi que le modèle de croissance financé par la dette avait atteint ses limites.

La mention du Brexit dans le communiqué final du G20 pourrait par ailleurs nuire à la livre sterling, déjà tombée à son plus bas niveau depuis sept ans contre le billet vert vendredi.

(avec Patrick Graham et Anirban Nag; Juliette Rouillon pour le service français, édité par Marc Angrand)

par Sudip Kar-Gupta