Zurich (awp) - Le fabricant d'implants dentaires Straumann veut réduire ses coûts et procèdera pour cela à une réduction drastique de ses effectifs à l'échelle mondiale, entraînant la suppression de 660 emplois. La restructuration intervient alors que la pandémie de coronavirus pèse sur les affaires du groupe, a indiqué jeudi ce dernier.

Au cours des trois dernières années, les effectifs de l'entreprise ont doublé pour atteindre 7680 collaborateurs. Une baisse de 9% des effectifs à l'échelle mondiale a été décidée pour réduire les coûts, entraînant la suppression de 660 emplois dans le monde. Le personnel représentent 60% des coûts opérationnels de la société.

A Bâle, où la société compte 595 employés, 60 postes sont concernés. Une période de consultation permettra aux employés de faire des suggestions, réduisant potentiellement le nombre de licenciements ou en atténuant les effets, précise le communiqué.

Cette année, les mesures doivent permettre d'économiser un montant élevé à deux chiffres en millions, en incluant des coûts uniques d'environ 15 millions. Toutefois, la majeure partie de ces économies trouvera son origine dans les mesures de réduction des coûts prises avant la décision de supprimer des postes, a indiqué Peter Hackel, directeur financier (CFO) lors d'une conférence téléphonique.

Les suppressions de postes ne porteront leurs fruits que plus tard. En 2021, les économies sur les charges du personnel devraient atteindre 30 millions.

"Des mesures supplémentaires sont nécessaires alors que l'ampleur de la récession économique mondiale en conséquence du Covid-19 devient plus importante", précise Straumann.

En cause, le report des traitements dentaires non urgents dans la plupart des marchés clés, alors que la confiance des consommateurs et que le revenu disponible se sont drastiquement réduits. En outre, il est possible que les produits meilleur marché aient la faveur des patients, ce qui aurait pour effet de réduire sur le long terme les revenus de la société.

Le 30 avril, le groupe avait déjà annoncé des mesures de réduction des coûts, notamment des réductions d'horaires de travail et la suspension des investissements ainsi que des mesures pour préserver des liquidités suffisantes.

Adaptation indispensable

"Notre structure de coûts actuelle est trop élevée par rapport à nos ventes, et nous devons adapter notre organisation à cette nouvelle réalité", a commenté Guillaume Daniellot, directeur général de Straumann, cité dans le communiqué. "Les fondamentaux de nos activités sont solides et prometteurs sur le moyen et le long terme", a-t-il assuré.

Concernant la marche des affaires, la société table sur un premier semestre rentable. Mais la visibilité pour les mois de mai et de juin est limitée. En Asie, en particulier en Chine, des améliorations sont perceptibles, a affirmé M. Daniellot. Il faudra toutefois du temps avant d'obtenir à nouveau des taux de croissance à deux chiffres tels que ceux enregistrés par la société avant la crise.

Les analystes ont salué en choeur une restructuration nécessaire pour préserver la santé financière de l'entreprise. Straumann s'est en effet montré capable de s'adapter rapidement aux changements de l'environnement de marché.

A la Bourse, l'action Straumann a chuté de 8,4% à 661,60 francs suisses, dans un SPI en recul de 2,04%.

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