Ils sont marqués par une spectaculaire expansion du chiffre d'affaires et du profit d'exploitation — le premier de 25%, le second de 111%. 

Cette bénédiction est due à des conditions providentielles sur le marché du sucre. Un temporaire déficit de l'offre a propulsé son cours à des niveaux record sur les marchés internationaux — bien que la plupart des contrats, rappelons-le, soient signés au gré-à-gré plutôt que sur une base spot. 

Sur un marché en surcapacité chronique, les derniers épisodes de ce type remontent à 2012 et 2016. En temps normal, les excès de production en provenance du Brésil ou d'Australie, entre autres, dépriment les cours. 

Malgré la fin des quotas imposés par Bruxelles, les régulations européennes qui visent à maintenir le prix du sucre aux niveaux les plus bas possibles — volonté de contrôler le budget alimentaire des ménages oblige — représentent un handicap supplémentaire. 

Pour pallier à cela, le groupe s'est bien diversifié vers les produits transformés — à hauteur d'une moitié du chiffre d'affaires désormais — et les carburants bio. Sur ce dernier segment, cependant, les choses se normalisent après une explosion des cours il y a deux ans. 

Südzucker est l'une de ces actions qui en réalité s'apparente davantage à une obligation. Il n'y a aucune croissance — d'où un cours de bourse qui n'a pas bougé depuis trente ans — et la gestion ne vise qu'à une chose : une distribution de dividendes régulière et bien assurée.

On appréciera que le groupe n'ait pas tenté le diable avec de périlleuses opérations de croissance externes. La distribution de dividendes, quoique variable et inégale, est toujours bien couverte par les cash-flows. Ceci, bien sûr, en dépit d'une rentabilité opérationnelle anémique.

Le rendement sur dividende actuel est à peine supérieur à celui des obligations souveraines triple A. Au cours du moment, la dimension spéculative est donc forte, notamment parce que la parenthèse miraculeuse sur les cours du sucre se referme. Le marché a d'ailleurs commencé à prendre acte.

Le coût du capital devrait par ailleurs augmenter sensiblement à l'avenir, puisque Südzucker voit plus d'un milliard d'euros de dettes à long terme arriver à maturité sur les trois prochaines années. Ceci, avec des ratios de levier financier sur leurs plus hauts historiques.