Cette annonce a propulsé les rendements des obligations de la coopérative française, connue pour ses marques La Perruche et Beghin Say, à des plus hauts historiques.

Les cours mondiaux du sucre ont touché cette année leurs plus bas niveaux depuis une décennie en raison d'une augmentation de l'offre liée à la fin, en 2017, des quotas instaurés dans l'Union européenne.

Tereos, désormais deuxième producteur mondial de sucre, a publié une perte nette de 96 millions d'euros sur les six mois au 30 septembre, contre une perte de 10 millions un an plus tôt.

"Pour l'exercice 2018/2019, bien entendu, la faiblesse des prix du sucre européen va impacter les résultats de Tereos comme c'est le cas pour les grands acteurs de l'industrie sucrière européenne et donc Tereos ne pourra pas atteindre un résultat net positif (...)", a déclaré le directeur financier, Olivier Casanova, lors d'une conférence téléphonique avec des journalistes.

Tereos a enregistré une perte nette de 18 millions d'euros sur l'exercice annuel clos en mars.

Le rendement de l'obligation à échéance mars 2020 a atteint 11,089% tandis que le rendement de l'obligation à échéance juin 2023 a grimpé à 10,312%.

L'allemand Südzucker, numéro un européen du secteur, a lui réalisé un bénéfice net de 64 millions d'euros sur les six mois à la fin août, contre 205 millions un an auparavant. Sur la même période, le bénéfice net de son compatriote Nordzucker a chuté de 86% à 11,6 millions d'euros.

LE POIDS DE LA DETTE

Les ventes de Tereos ont reculé de 9% au premier semestre pour s'établir à 2,11 milliards d'euros, a précisé Olivier Casanova.

Le directeur financier a estimé que les prix du sucre, tombés à un plancher historique en août, pourraient augmenter en 2019, en partie en raison de la réduction de la superficie des champs de betteraves à sucre en Europe.

L'Ebitda (bénéfice avant intérêts, taxes, dépréciations et amortissements) ajusté est tombé à 143 millions d'euros, contre 309 millions au premier semestre 2017/2018.

Olivier Casanova a ajouté que les activités sucre hors Europe, et amidons et produits sucrants, devraient mieux résister cette saison.

La dette du groupe s'élevait à 2,33 milliards d'euros au 30 septembre, contre 2,29 milliards un an plus tôt, portant le ratio dette nette sur Ebitda ajusté à 5,4%, contre 3,5% il y a un an.

Cette perte semestrielle ne modifie pas le projet de Tereos de s'ouvrir à de nouveaux investisseurs d'ici deux à trois ans, a précisé Olivier Casanova.

(Catherine Mallebay-Vacqueur pour le service français, édité par Bertrand Boucey)

par Sybille de La Hamaide

Valeurs citées dans l'article : London Sugar, Suedzucker AG