Zurich (awp) - La décision prise par le groupe Sulzer de se retirer du marché russe et de suspendre ses activités en Pologne va se traduire par une dépréciation de la majeure partie des actifs dans ces deux pays. L'industriel winterthourois anticipe un effet unique de 125 à 130 millions de francs suisses, dont 125 millions seront comptabilisés au premier semestre 2022.

Dans un communiqué diffusé vendredi, la direction de Sulzer assure que ce correctif de valeur n'aura "pas d'impact significatif" sur son résultat opérationnel, mais risque en revanche d'affecter le bénéfice net. Celui-ci s'élevait à 86 millions au premier semestre 2021 et à 141 millions pour l'ensemble de l'exercice écoulé.

Le groupe zurichois indique avoir pris sa décision "après une analyse minutieuse de l'ensemble des options". Sulzer avait fait part fin mai de son intention de se retirer complètement du marché russe et d'y céder ses activités, en raison des sanctions occidentales liées à la guerre en Ukraine.

Le processus de vente est engagé, a indiqué un porte-parole de l'entreprise à l'agence AWP, sans toutefois s'avancer sur un calendrier. "Nous avons pu passer en revue la demande et nous avons une meilleure vue d'ensemble de ce que vaut encore l'activité", qui génère 2,7% des recettes du groupe et emploie quelque 300 personnes.

Processus de vente engagé

Sulzer avait dû réduire drastiquement ses activités en Russie, les sanctions suite à l'invasion de l'Ukraine rendant impossibles tant les importations que les exportations. Le directeur général Frédéric Lalanne avait expliqué en avril que les commandes en provenance du pays des tsars au premier trimestre s'étaient effondrées de 80% sur un an.

En Pologne, l'entreprise s'était résolue en mai à fermer ses deux filiales, après le refus de Varsovie de la retirer de la liste de ses propres sanctions, qui concernaient initialement l'oligarque russe d'origine ukrainienne Viktor Vekselberg, actionnaire principal via un de ses véhicules d'investissement. Sulzer avait alors essayé - en vain - de faire valoir que le milliardaire n'exerçait aucun contrôle ni droit de propriété sur les sociétés du groupe.

L'annonce du jour a été accueillie avec une certaine sérénité par la communauté financière. Même si certains analystes, à l'image d'UBS, considèrent désormais possible que Sulzer termine l'année dans le rouge, le risque pour le futur est écarté. D'autres, comme la Banque cantonale de Zurich (ZKB), soulignent l'impact limité du correctif sur la performance opérationnelle et le cours particulièrement alléchant du titre.

A la Bourse, l'action Sulzer a terminé en baisse de 0,6% à 58,95 francs suisses, dans un SPI en hausse de 0,32%.

Le groupe zurichois prévoit de publier ses résultats de mi-parcours le 29 juillet.

buc/vj/al