Zurich (awp) - Le groupe industriel Sulzer a bouclé dans la douleur un exercice 2020 profondément marqué par la crise de Covid-19. Malgré un résultat net amputé de près de moitié, l'entreprise espère renouer cette année avec une croissance durable, et comme gage de cette confiance, proposera à ses actionnaires le versement d'un dividende inchangé de 4,00 francs suisses par action.

Les entrées de commandes se sont contractées de 8,9% à 3,41 milliards de francs suisses et le chiffre d'affaires de 11% à 3,32 milliards. Exprimé en termes organiques, le recul des ventes est de 5,6%, précise Sulzer mercredi dans un communiqué. Alors que les acquisitions ont contribué aux recettes à hauteur de 34 millions, l'impact négatif des effets de change est devisé à 239 millions.

L'excédent d'exploitation (Ebita) a été amputé de près d'un cinquième (-19,8%) à 297,6 millions de francs suisses, pour une marge afférente de 9,0% en recul de 100 points de base (pb). Les économies de près de 60 millions réalisées suite aux mesures engagées - gel des embauches, réduction des frais de personnel et des déplacements - n'ont pas suffi à compenser le tassement des volumes, explique Sulzer.

Coûteuse restructuration

A cela s'ajoutent des charges uniques à hauteur de 81 millions, dont 56 millions imputables aux coûts de restructuration. L'entreprise vise des économies structurelles de 40 millions pour l'exercice en cours, et de 70 millions à l'horizon 2022.

Le bénéfice net attribuable aux actionnaires s'est effrité de 45,7% par rapport à l'exercice précédent, à 83,6 millions de francs suisses. Ajusté d'effets fiscaux liés à des positions non opérationnelles, le recul est ramené à 22,4% à un peu plus de 200 millions.

A l'exception du dividende et de la marge Ebita, la copie rendue par le groupe winterthourois s'inscrit dans le bas des projections des analystes sondés par AWP, le chiffre d'affaires s'avérant même inférieur aux pronostics les plus conservateurs.

"Au cours d'une année difficile en raison de la pandémie, nous avons démontré la force de notre modèle d'affaires et atteint nos objectifs", s'est félicité le directeur général Grégoire Poux-Guillaume, cité dans le communiqué, soulignant la "mise en oeuvre rapide de mesures d'économies proactives" et les "acquisitions ciblées dans les marchés stratégiques de croissance".

La direction de Sulzer se veut confiante et table sur un retour progressif au niveau d'avant la crise pandémique et vise pour l'exercice en cours une hausse des ventes comprise entre 5 et 7% et des entrées de commandes entre 3 et 6%, ainsi qu'une marge Ebita autour de 10%.

Lors de la téléconférence de presse, le patron de Sulzer est revenu sur la performance mitigée de la division Applicator Systems (APS). Après avoir été durement affectée par la crise sanitaire au 2e trimestre, cette dernière a rebondi et avait déjà dépassé au 4e trimestre son niveau de l'année précédente. Les prises de commandes enregistrées par la division en janvier sont les plus élevées de son histoire.

La plus petite division du groupe, dont les recettes ont reculé de 16,5% sur l'ensemble de l'année, à 364,8 millions de francs suisses, a vu sa marge s'effondrer à 12,7%, contre 21,0% en 2019. M. Poux-Guillaume anticipe pour APS un retour à une marge d'exploitation avoisinant les 20% dès cette année et à nouveau supérieure dès 2022. Pour les autres divisions, les marges devraient être stables ou légèrement plus élevées.

Du côté des analystes, on salue la résilience du conglomérat winterthourois dans un environnement de marché difficile. Sulzer, qui a pour habitude de remplir les objectifs fixés, n'a pas failli à sa réputation, relève Baader Helvea, qui met également en exergue les avancées réalisées en matière d'économies.

Le marché est arrivé aux mêmes conclusions. Après une première moitié de séance hésitante, la nominative Sulzer s'est affirmée dans l'après-midi et a terminé en hausse de 0,9% à 107,20 francs suisses. L'indice de référence SPI a quant à lui pris 1,13%.

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